Une logique de continuité

Nicolette de Joncaire

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Nommée à la tête de BNP Paribas Suisse en juillet dernier, Monique Vialatou rencontre les médias pour la première fois.

C’est dans une «logique de continuité» que Monique Vialatou annonce vouloir diriger BNP Paribas en Suisse dont elle a pris la direction en juillet dernier après avoir été responsable de la Thaïlande pendant six ans puis du Canada pendant quatre ans. 

Sur la ligne du plan 2020 annoncé en 2016, le groupe bancaire se développe en Suisse sur deux lignes: le Wealth Management qui représente 60% d’un chiffre d’affaires de 400 millions de francs et le Corporate and Institutional Banking (CIB). Toutefois, la contribution de la filiale suisse va au-delà de ce chiffre dans la mesure où, compte tenu d’une clientèle très internationale, une partie des revenus est comptabilisée dans d’autres géographies du groupe. 

Wealth Management

Avec des actifs sous gestion de l’ordre de 25 milliards d’euros, le Wealth Management suisse ne compte que pour une part relativement modeste d’un total de 360 milliards d’AUM au niveau global. Très concentré sur les UHNWI , la gestion de fortune de BNP Paribas Suisse s’adresse à des clients qui lui confient des montants de l’ordre de 25 millions de francs au moins. Cette portion représente 75% des actifs gérés dont plus de 50% le sont de manière discrétionnaire. A cette clientèle, BNP Paribas offre une gamme de crédits sous forme, entre autres, de crédit Lombard et de financements immobiliers (à l’international), de jets ou de yachts. La banque lui propose également des investissements en Private Equity avec un accès privilégié à des fonds habituellement réservés aux institutionnels. 

La banque privée veut s’intéresser davantage aux Suisses
ou aux personnes résidant en Suisse.

La banque privée est organisée par zones géographiques (Europe, Moyen-Orient, CEI, Amérique Latine) et, forte de 75 gestionnaires de relations, elle veut s’intéresser davantage aux Suisses ou aux personnes résidant en Suisse qui reste son premier marché, et plus particulièrement au développement d’une clientèle germanophone. Engagée dans l’innovation, BNP Paribas a lancé la Factory, un espace de collaboration inspiré du fonctionnement des start-ups dont l’objectif est de livrer de nouveaux produits coconstruits avec les clients

Corporate and Institutional Banking

C’est une clientèle composée de grandes multinationales, d’investisseurs institutionnels, de négociants et, de manière croissante, de sociétés de taille moyenne que cible BNP Paribas en Suisse. L’effort de ces dernières années a porté plus spécifiquement sur le service aux mid-caps, le but initial étant d’atteindre 400 de ces sociétés, un objectif dont plus de la moitié est aujourd’hui réalisé. Stadler Rail dont l’IPO se tient aujourd’hui – et pour lequel la banque est joint book-runner - est un exemple de ces entreprises prometteuses. Son offre couvre l’ensemble des prestations de corporate banking: gestion du cash, facilités de crédit pour les fonds de roulement et les dépenses de capital. Elle propose aussi des solutions de couverture des risques tant de taux que de change et assiste les entreprises pour les émissions d’obligations, sur lesquelles elle joue un rôle de premier plan au niveau du marché primaire en francs suisses. Bien que plus modestement qu’autrefois, elle conserve une part de son rôle historique dans le financement du négoce des matières premières (agriculture, métaux, énergie). Ces financements sont désormais encadrés par neuf politiques sectorielles destinées à encadrer les risques et cherchent dans la mesure du possible à atteindre un impact social positif.

Engagement ESG

BNP Paribas déclare s’être engagé de manière volontariste dans la transition énergétique. Quitte à y perdre quelques plumes si nécessaire. Le groupe a, en effet, officiellement décidé de cesser toute relation avec les sociétés dont l’activité touche, de près ou de loin, à la production des gaz et du pétrole de schiste. Elle a annoncé se retirer aussi progressivement du financement de l’extraction du charbon. Le groupe a adopté une stratégie qui contribue aux Objectifs de Développement Durables des Nations-Unies (ODD) et déclare avoir introduit des indicateurs ESG qui influent sur la part variable de la rémunération de 5000 cadres au plan mondial. La banque s’engage en faveur de la diversité et de l’inclusion. 40% des cadres et 30% des membres de la direction générale en Suisse sont des femmes, dont Monique Vialatou elle-même.

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