Une industrie en évolution

Salima Barragan

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«Nous maintenons le cap sur le long terme», déclare George Gatch, CEO de J.P. Morgan Asset Management.

George Gatch, CEO de J.P. Morgan Asset Management.

Se réinventer, se repositionner entre gestion active et passive, maintenir des coûts sous contrôle: J.P. Morgan a divulgués ses axes stratégiques lors de l’International Media Summit qui a eu lieu à Londres du 8 au 9 octobre et a réuni plus d’une centaine de participants. «En ce moment de transition, il ne faut pas perdre le cap. Nous continuons notre implantation dans des marchés comme la Chine», estime George Gatch, CEO de J.P. Morgan Asset Management.

Pressions sur les marges

Pour le CEO, l’environnement de marché a été favorable ces dernières années pour le secteur de la gestion d’actifs. Les flux nets en 2019 de 115 milliards de dollars US sont positifs mais les marges sont sous pression. Les gestionnaires d’actifs doivent se réinventer pour rester compétitifs. JP Morgan AM se prépare pour le futur avec des investissements dans la gestion quantitative, l’analyse du big data, les modèles d’intelligence artificielle et d’analyse des flux et dans l’intégration des critères ESG.

«Les actifs sous gestion devraient croître
de près de 6% par an dans les cinq prochaines années.»

Selon Vincent Juvyns, l’industrie de la gestion d’actifs demeure un secteur de croissance: «Nous estimons que les actifs sous gestion devraient croître de près de 6% par an dans les 5 prochaines années, grâce notamment au vieillissement de la population mondiale». Dans ce contexte, les investisseurs rechercheront davantage de solutions d’investissement pour satisfaire des besoins de revenus récurrents. 

La Chine; pièce centrale de la stratégie

J.P. Morgan AM se targue d’être un pionnier sur le marché chinois. «La prise de participation majoritaire dans notre joint-venture chinoise avec CIFM a été une initiative majeure», estime George Gatch. Après avoir lancé un fonds d’actions chinoises (de classe A), le gestionnaire d’actifs devrait développer des solutions d’investissement permettant aux investisseurs d’accéder aux obligations chinoises, une classe d’actif qui s’ouvre progressivement aux investisseurs étrangers grâce au bond connect. «Pour l’heure, les Etats-Unis sont le plus grand marché. Demain, l’Inde et la Chine seront les plus grands, et les investisseurs doivent en faire partie», affirme Vincent Juvyns. 

Vers une récession?

L’auditoire a posé beaucoup de questions sur la probabilité d’une récession. Pour Karen Ward, Chief Market Strategist pour EMEA, la croissance se confirme en dessous du potentiel à cause de la guerre commerciale. En ce moment, aucune donnée sur l’économie américaine ne suggère une récession imminente. Néanmoins, «il faut se montrer prudent avec des prévisions sur une éventuelle récession aux États-Unis, car les économistes n’ont prédit qu’une minorité des dernières récessions. Ceci dit, nous ne savons pas si l’administration américaine va mettre en priorité l’expansion économique avant les élections présidentielles ou si l’agenda politique contre la Chine va dominer leurs décisions. Le risque de récession dépend de notre compréhension de la stratégie américaine. Alors, la prudence domine», déclare-t-elle. 

En 2020, le consommateur américain
répondra vraisemblablement toujours présent.

Aux Etats-Unis, la consommation ne devrait pas faiblir de sitôt grâce à un taux de chômage au plus bas en 50 ans et des taux d’intérêts au plancher. Le patrimoine des ménages est au plus haut grâce au renchérissement du prix des actifs financiers, et le pouvoir d’achat des ménages bénéficie des effets de la réforme .fiscale. En 2020, le consommateur américain répondra vraisemblablement toujours présent.

En revanche, l’Europe cumule les problèmes: grande dépendance aux exportations, taux de chômage élevé, une BCE plus limitée que la Fed pour relancer l’économie… La liste n’est pas exhaustive. Face aux questions qui fusent sur le Brexit, Karen Ward déclare que «des élections n’apporteront aucune nouvelle solution et que le flou subsiste sur les actifs britanniques». Face à ces incertitudes, J.P. Morgan Asset Management rappelle qu’elle est également présente depuis 30 ans au Luxembourg et qu’à cet égard elle est en mesure de continuer à servir ses clients quel que soit le scenario du Brexit. 

Plébisciter les stratégies de rendement

En fin de cycle, les stratégies de rendement qui amortissent la volatilité sont privilégiées. «Nous restons vigilants avec les actifs risqués car voyons peu de catalystes pour soutenir les marchés», estime Vincent Juvyns. Depuis la présentation de sa stratégie en septembre, la banque n’a pas changé son fusil d’épaule et maintient une sous-pondération sur les actions avec une préférence pour les Etats-Unis et la Chine, des marchés plus résilients que l’Européen. «Nous privilégions la Chine qui a un poids de plus en plus important dans les indices d’actions et obligataires et une devise internationalisée depuis 2015», conclut Vincent Juvyns.

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