Trois vertus à cultiver dans la gestion des obligations «High Yield»

Aymeric Converset, Banque Profil de Gestion

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Le spectre des défauts et la liquidité parfois déficiente éloignent beaucoup d’investisseurs.

Le segment des obligations à haut rendement («High Yield») dispose de nombreux atouts  notamment la diversification, le rendement espéré et une sensibilité au risque de taux faible. En revanche, le spectre des défauts et la liquidité parfois déficiente éloignent beaucoup d’investisseurs. Dans cet univers complexe mais fascinant, trois vertus peuvent être cultivées dans la gestion de ce type d’obligations: l’humilité, la lucidité et la curiosité.

L’humilité: Les chocs liés à des évènements de crédit sont impressionnants, inopinés et relativement fréquents. Cette dynamique de prix brutale questionne sur la capacité de prévoir ces évènements. L’humilité apparait comme primordiale dans la gestion et en particulier dans les calibrations des expositions et des paris. L’expression directe de l’humilité dans une approche de gestion, quelle qu’elle soit, est clairement une diversification prononcée.

Il convient d’être curieux, de considérer l’entièreté du segment
et de ne pas rester sur la partie la plus liquide et la moins diversifiante.

La lucidité: Il est parfois compliqué d’appréhender correctement les obligations High Yield, à cause notamment des nombreuses clauses optionnelles adossées à ces créances. En effet, dans l’univers « High Yield », la complexité et l’abondance des options peuvent leurrer les investisseurs. Dans ce contexte, il apparait nécessaire de rester lucide sur les risques de taux et de crédit de chaque obligation. Une modélisation fine des indicateurs de risque de l’obligation est indispensable et permet de rester clairvoyant sur chaque titre.

La curiosité: Un des grands bénéfices des obligations «High Yield» est la complémentarité apportée par le segment. En effet, les sociétés présentes dans l’univers High Yield sont souvent différentes des sociétés représentées dans les grands segments «classiques» (actions globales, obligations «investment grade»). Les sociétés sont plus petites avec une moins grande couverture médiatique. Afin d’exploiter pleinement ce trait distinctif, il convient d’être curieux, de considérer l’entièreté du segment et de ne pas rester sur la partie la plus liquide et la moins diversifiante. Cette curiosité visant à sortir des sentiers battus permet de profiter pleinement de la diversification géographique et idiosyncratique.

En 2019 et cette euphorie généralisée, ces trois vertus n’étaient pas indispensables pour générer d’excellentes performances. En revanche, comme le disait l’empiriste Francis Bacon «La prospérité découvre nos vices et l'adversité nos vertus». 2020 sera une autre année avec d’autres défis qui pourraient mettre en valeur ces trois qualités.

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