Tout savoir sur le nouveau président des assureurs

Philippe Rey

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De la BNS aux présidences du groupe Mobilière et de l’ASA, en passant par la Bourse suisse et Ringier, Stefan Mäder étale un registre complet.

Maîtriser l’actif et le passif du bilan d’une société d’assurances est un gros avantage pour ses dirigeants. Dominer l’investissement d’un côté et les obligations envers les assurés de l’autre s’avère même impératif pour un CEO et un CFO, qui exercent dans ce domaine. Stefan Mäder, qui a été élu à fin juin président de l’Association Suisse d’Assurances (ASA), succédant ainsi à Rolf Dörig, cultive un tel apanage. Avec le but de maintenir ce secteur comme un puissant moteur de la prospérité en Suisse. L’histoire montre que ça n’a pas toujours été le cas, notamment lors des années 2002 et 2003, quand plusieurs assureurs s’étaient retrouvés en difficultés ! Depuis, le secteur des assurances choses et vie est devenu plus discipliné, ce qui lui a permis de bien résister à la crise financière de 2008-2009 et à celle du Covid.

Ce docteur en sciences économique peut en tout cas se targuer d’un parcours professionnel complet et sans faute jusqu’ici. Ancien économiste à la Banque Nationale Suisse (BNS), différentes fonctions au sein du groupe Zurich Assurances, dont celle de CFO pour l’Europe, directeur financier de SIX Group, qui exploite la Bourse suisse, ainsi qu’aujourd’hui les présidences du groupe Mobilière Assurances et de l’ASA, il y a de quoi garnir abondamment un CV ! Il a en outre exercé plusieurs mandats d’administrateur, notamment chez Schroder & Co. Bank AG et chez Compenswiss, le fonds de compensation AVS/AI/APG.

Grâce à la présidence de la Mobilière, qui détient une participation de 25% dans Ringier, Stefan Mäder est d’ailleurs administrateur de ce groupe de médias.

Grâce à la présidence de la Mobilière, qui détient une participation de 25% dans Ringier, Stefan Mäder est d’ailleurs administrateur de ce groupe de médias. Il y figure en particulier aux côtés de Michèle Rodoni, CEO de la Mobilière, et d’Urs Berger, ancien président, charismatique, de la plus ancienne société d’assurances et prévoyance privée en Suisse et de l’ASA. Ce dernier apparaît comme un important mentor de Stefan Mäder.

Et là se pose un défi de taille pour pour Stefan Mäder à la tête de l’ASA: faire valoir un réseau et un entregent comparables à ceux d’Urs Berger et de Rolf Dörig, l’actuel président de Swiss Life. Même si celui-ci a fait grincer certaines dents en adhérant à l’UDC, après avoir été un «ami du PLR». Rolf Dörig et Urs Berger ont, en tant que CEO, restructuré et remis sur de bons rails Swiss Life et la Mobilière respectivement. Ensuite comme président du conseil d’administration, ils ont développé les compétences techniques tout en recrutant  les personnes adéquates pour en renforcer les rangs. C’est pourquoi ils jouissent d’une forte crédibilité. Et que le choix de Stefan Mäder paraît pertinent.

Cet ancien amateur d’alpinisme et d’escalade, mais qui pratique aujourd’hui le jogging et le tennis, revendique le fait de n’appartenir à aucun parti politique; ce qui garantit une liberté de pensée. Dans son rôle de président de l’ASA, il représente une réglementation et une société libérales. L’ASA s’engage pour des conditions cadres propices à l’économie de marché et à la concurrence. Elle n’est subordonnée ni à un parti politique, ni à un groupe de la société civile. Stefan Mäder prône une gestion et une communication ouvertes, claires, correctes et orientées vers des objectifs.

De fait, le secteur de l’assurance exerce une influence grandissante sur la place financière suisse. Il contribue à la stabilité du système économique. Aucune autre branche n’a connu une croissance aussi forte que celle de l’assurance depuis le début du millénaire. Sa valeur ajoutée a doublé. Et la productivité du travail y a augmenté de façon nettement supérieure à la moyenne. Dépassant ainsi celle du secteur bancaire. Stefan Mäder entend à la présidence de l’ASA sensibiliser davantage l’opinion publique à ce constat et donc impliquer les assureurs privés dans les problématiques correspondantes. Ceux-ci qui emploient quelque 50'000 collaborateurs en Suisse n’ont effectivement pas à rougir. «Le secteur de l’assurance participe à la résistance financière des personnes assurées. Et un secteur de l’assurance fort accroît la résilience de la Suisse, affirme Stefan Mäder. Telle est ma conviction, et je m’y emploierai en ce sens.»