À l’heure où la souveraineté européenne s’impose comme une nécessité stratégique, la maîtrise des technologies critiques devient un impératif. Pour répondre à ce défi, un écosystème financier mobilisé est essentiel. La gestion active de conviction y occupe une place centrale. En soutenant l’innovation et en finançant les entreprises stratégiques, elle est un levier clé de l’indépendance économique et industrielle du continent.
La question de la souveraineté européenne – énergétique, industrielle, technologique et bien sûr sécuritaire – s’impose désormais comme une priorité stratégique. La réalité géopolitique rappelle avec force que la défense des intérêts européens, et plus largement du modèle démocratique, exige des moyens, des compétences… et du capital.
La souveraineté technologique est au cœur de cette transformation. Elle concerne tout autant les transitions numérique, énergétique ou démographique que la capacité à maîtriser les chaînes critiques de valeur, à sécuriser les données: cybersécurité, spatial, intelligence artificielle, robotique, composants, communications quantiques, etc. Dans ce contexte, le secteur de la «defense tech» connaît un regain d’attention. Cette dynamique est porteuse de croissance pour un tissu d’entreprises innovantes, souvent de taille intermédiaire, qui peinent pourtant à accéder à un financement de long terme. C’est ici que la gestion active de conviction démontre, selon nous, toute son utilité.
Les gérants actifs détiennent un rôle clé dans l’accompagnement de ces entreprises: en participant aux introductions en bourse, en assurant la liquidité sur les marchés secondaires, en exerçant leurs droits de vote pour soutenir une gouvernance durable et en maintenant un ancrage capitalistique européen. Ils assurent un lien direct entre l’épargne nationale et les besoins de financement des acteurs stratégiques de notre économie.
À l’inverse, la concentration croissante des flux vers les grandes capitalisations américaines et les stratégies indicées renforce le risque de décrochage structurel de la Place de Paris et de perte de contrôle sur des entreprises sensibles. De nombreux groupes français de premier plan voient aujourd’hui leur capital majoritairement détenu par des investisseurs étrangers, souvent passifs par construction, mais non sans influence sur les décisions stratégiques.
Dans ce contexte, la gestion active de conviction s’impose comme un acteur stratégique. En orientant l’épargne vers les entreprises qui construisent les fondations technologiques et industrielles de la souveraineté européenne, elle participe pleinement à l’indépendance économique, l’innovation et la stabilité du continent. Investir dans la technologie européenne, c’est tout d’abord investir dans notre capacité collective à décider, innover ainsi que protéger et ainsi à rester souverains.