Sur le marché obligataire, la qualité avant tout

Lennart Lengeling, Algebris Investments

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Dans un contexte de forte volatilité les entreprises présentant de bons fondamentaux peuvent surperformer.

Les pénuries d'approvisionnement dues à la pandémie ainsi que la hausse massive des prix de l'énergie et des denrées alimentaires en Europe en raison de la guerre en Ukraine, ont poussé l'inflation à des niveaux inédits en 2022. Pour 2023, les taux devraient diminuer après avoir atteint des sommets.

La question est de savoir à quelle vitesse ce processus se déroulera. Les acteurs du marché sont optimistes quant à une baisse rapide des taux d'inflation. Il convient d'être plus prudent. Mais le retour de l'inflation à l'objectif de 2% à moyen et long terme devrait avoir un effet positif sur le marché des capitaux.

Les hausses de taux devraient diminuer

La politique monétaire des banques centrales est étroitement liée à l'évolution de l'inflation. Selon nous, les taux d'intérêt devraient atteindre un pic de 5% aux États-Unis et de 3% dans la zone euro en 2023.

Dans l'ensemble, les banques centrales adaptent leur politique monétaire. En 2022, elles ont surpris les acteurs du marché avec des hausses de taux exceptionnellement importantes ce qui a entraîné une volatilité sur les marchés des capitaux. Cela va changer, les banques centrales procéderont à des ajustements plus modestes, de 25 ou 50 points de base. Les autorités monétaires pourraient toutefois les effectuer sur une plus longue période et maintenir également plus longtemps les niveaux de taux d'intérêt plus élevés – jusqu'à ce qu'elles soient sûres que l'inflation se rapproche effectivement et durablement de la valeur cible.

Stagnation et récession

Sur le plan économique, il faut s'attendre à un ralentissement en 2023. L'Allemagne et le Royaume-Uni devraient être les plus touchés. Pour les États-Unis, la croissance économique sera très faible et avoisinera les 0%. Dans l'ensemble, le scénario à envisager est plutôt celui d'une récession modérée, mais la prudence reste de mise. Enfin, l'ampleur du ralentissement dépendra de la vitesse à laquelle l'inflation baissera et de la portée de l'action des banques centrales.

Parmi les facteurs de risque pour les marchés des capitaux, outre l'inflation, la guerre en Ukraine et l'économie chinoise viennent s’ajouter à l’addition. Il convient de se demander à quelle vitesse l'Empire du Milieu reprendra son élan après la fin de la politique du «zéro covid». Les pronostics sont délicats. Néanmoins, des nouvelles positives en provenance de la Chine et de la guerre en Ukraine pourraient stimuler l'évolution du marché des capitaux.

De bonnes perspectives pour le secteur bancaire

La volatilité exceptionnellement élevée des marchés en 2022 a montré l'importance d'une allocation tactique. En 2023, les secteurs les plus intéressants sont ceux qui profitent de l'environnement macroéconomique mondial actuel. Il s'agit notamment du secteur bancaire, dont les marges sont soutenues par la hausse des taux d'intérêt.

En outre, face à une croissance économique au ralenti et légèrement négative, ce sont surtout les obligations d'entreprises de bonne qualité qui sont intéressantes. Celles-ci devraient évoluer plus fortement que celles des entreprises moins bien notées, qui pourraient être menacées de faillite en cas de ralentissement conjoncturel. Par conséquent, les entreprises présentant de bons fondamentaux et des cash-flows durables, peuvent surperformer dans un contexte de forte volatilité macroéconomique.