Rififi sur les banques italiennes mais le secteur bancaire européen reste attrayant

Christina Carlsten, Piguet Galland & Cie SA

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Le gouvernement italien a annoncé plusieurs mesures, dont la mise en place d’une taxe exceptionnelle de 40% sur les institutions bancaires qui ont profité, de manière excessive, de la hausse des taux d’intérêt.

Les banques italiennes ont chuté fortement hier, entraînant avec elles le secteur dans son ensemble. Le gouvernement italien a annoncé plusieurs mesures, dont la mise en place d’une taxe exceptionnelle de 40% sur les institutions bancaires qui ont profité, de manière excessive, de la hausse des taux d’intérêt. Les revenus générés par cette mesure fiscale viendront soutenir les ménages qui sont affectés par la remontée des taux. Cette taxe serait exceptionnelle et toucherait les exercices comptables 2022 et 2023. Les marchés ont été pris par surprise, car après des mois de spéculation, il semblait que l’idée de taxer les banques avait été abandonnée de manière définitive. D’après différentes sources, ce décret doit encore recevoir l’aval du parlement dans les 60 jours. Si tel n’est pas le cas, il ne sera plus effectif. Il est possible également que des ajustements soient apportés et que le décret puisse être validé dans une configuration différente.

Cette décision n’est pas une première en Europe, puisque l’Espagne et le Royaume-Uni ont déjà ouvert la voie. Les marchés s’inquiètent déjà du prochain pays qui pourrait introduire une telle taxe. Nous continuons à trouver le secteur bancaire attrayant, mais favorisons les banques de qualité dans le noyau dur dans la zone euro. A ce stade, nous n’avons pas beaucoup de visibilité, mais pensons qu’il est peu probable que l’Allemagne et la France fassent la même démarche, car elles ont réagi plus rapidement pour répercuter les augmentations de taux aux épargnants. Dans l’ETF EuroStoxx Banks (-3,5% hier), l’exposition aux banques italiennes s’élève à 20%. Celles-ci se traitent toujours à une décote par rapport au secteur bancaire, faisant déjà l’objet de méfiance de la part des investisseurs. A notre sens, ce sera sans doute le marché italien qui risque d’être le plus impacté par une perte de confiance des investisseurs, consécutive à cette démarche surprise, qui ne semble pas très coordonnée au sein du gouvernement.

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