Quand les taux chinois passent en-dessous des taux japonais: destins croisés?

Julien-Pierre Nouen, Lazard

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Les courbes de taux à trente ans viennent de se croiser: l’emprunt japonais est désormais plus rémunérateur que l’emprunt chinois, à 2,28% contre 2,21%.

Les taux longs en Chine baissent régulièrement depuis 2021. Inversement, les taux longs au Japon remontent depuis près de deux ans. Les courbes de taux à trente ans viennent ainsi de se croiser: l’emprunt japonais est désormais plus rémunérateur que l’emprunt chinois, à 2,28% contre 2,21%.

À dix ans, l’écart reste important, le rendement chinois étant de 2,03% contre 1,05% au Japon. En effet, si les investisseurs attendent une remontée des taux courts japonais, la hausse attendue reste pour l’instant mesurée. Il est donc intéressant d’observer le taux «à vingt ans dans dix ans» qui élimine les attentes relatives aux 10 prochaines années, contrairement au taux à 30 ans qui les intègre. Ce taux évolue maintenant à 2,90% au Japon, contre 2,30% en Chine, illustrant le creusement de l’écart sur la partie longue de la courbe.


Notre analyse

Cette tendance confirme les trajectoires divergentes pour les deux économies asiatiques. Les dernières données confirment la sortie de déflation de l’économie japonaise, avec une accélération des salaires et des marges des entreprises en amélioration.

À l’inverse, l’économie chinoise reste confrontée à une situation économique compliquée. La crise immobilière continue de peser sur la confiance des consommateurs et le niveau déjà élevé d’endettement fait que les multiples baisses de taux des dernières années n’entraînent pour l’instant pas de reprise du crédit. Le déflateur du PIB chinois évolue en effet en territoire négatif depuis mi-2023. De quoi continuer à alimenter le débat sur la «japonisation» de l’économie chinoise…

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