Place aux solutions alternatives

Nicolette de Joncaire

1 minute de lecture

Le marché secondaire des assurances-vie peut offrir une option rentable aux investisseurs.

L’ère de la croissance boursière ininterrompue est bel et bien close. 2018 a été difficile et 2019 s’annonce ombrageuse. Pour les investisseurs, la chasse au rendement est ouverte. Place donc à des opportunités alternatives aux classiques marchés actions pour valoriser les portefeuilles.

«Le marché secondaire des assurances-vie est une option rentable pour les investisseurs qui en maitrisent les risques», estime Jeremy Leach de la boutique d’investissement Managing Partners Group (MPG), enregistrée comme OAR à Genève. A noter, il est totalement décorrélé des autres classes d’actifs.

Ce marché, plus connu sous le nom de Traded Life Policy (TLP), représentait 12 à 13 milliards de dollars avant la crise de 2008. Malgré une contraction importante, il se chiffre encore à environ 8 milliards.

Un portefeuille bien diversifié et ne comportant que des polices contractées
auprès de compagnies d’assurance notées A offre des garanties robustes.

Un TLP est basé sur le rachat à un bénéficiaire, qui a besoin de fonds ou ne peut plus payer ses primes, de sa police d’assurance-vie. La police peut ensuite être négociée librement, à condition que les détenteurs successifs continuent à régler les primes auprès de la compagnie d’assurance jusqu’à échéance du contrat, date à laquelle le dit-détenteur pourra toucher le capital. Par le passé, l'augmentation de la durée de vie a nui à ce type de produit. «Mais en privilégiant certaines polices, le risque peut en être notablement réduit», note Jeremy Leach.

Ce marché existe au Canada, en Grande-Bretagne et en Allemagne mais ce sont essentiellement les Etats-Unis qui en représentent la source principale avec 25'000 milliards de polices émises. D’autant que la réglementation du pays permet d’en calculer la valeur et en gère le droit de contestation à partir de deux ans à dater de l’émission du contrat, assurant ainsi une protection adéquate des acheteurs et des vendeurs.

Les investisseurs peuvent ainsi se positionner sur ces produits, disponibles dans des fonds spécialisés dont les sous-jacents sont sélectionnés avec rigueur. Jeremy Leach, qui gère un fonds ouvert de ce type depuis 2014 (la plupart des fonds ce type sont fermés), estime «qu’un portefeuille bien diversifié et ne comportant que des polices contractées auprès de compagnies d’assurance notées A» offre des garanties robustes.

«Un grand nombre de banques détiennent des produits de ce type et nous constatons un intérêt croissant des investisseurs, y compris en Suisse, pour un investissement qui peut rapporter huit fois le rendement risk-free en francs suisses», ajoute-t-il. Rappelons que ce type de fonds s’adresse uniquement aux investisseurs professionnels.