Pictet et Genève: une histoire d’amour à plus de 400 millions

Anne Barrat

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Le futur siège social du groupe s’inscrit au cœur d’un projet urbain, social et environnemental, celui du prochain centre de Genève. Avec Renaud de Planta de Pictet.

Sept mois, c’est le temps qui aura été nécessaire pour que le Campus Pictet de Rochemont, qui accueillera quelque 55'000 m2 de bureaux dédiés aux collaborateurs du groupe Pictet, à l'avenir regroupés en un seul site, ainsi que 1'000 logements individuels, le tout pour une surface totale de 66’500m2, obtienne un permis de construire sans recours. Bien moins que les délais habituels de l’aveu des parties prenantes réunies hier autour de Renaud de Planta, associé senior du groupe Pictet – Antonio Hodgers, Conseiller d’Etat, Sonja Molinari, conseillère administrative de la Ville de Carouge, Robert Cramer, Président de la Fondation Praille-Acacias-Vernets – pour faire le point sur un projet ambitieux, dont les objectifs dépassent largement les contours d’un siège social et ouvrent les portes à une mutation du quartier de l’Etoile, tout en confirmant la loyauté de Pictet à la ville de Genève.

Vingt-quatre heures après l’annonce de résultats exceptionnels pour l’exercice 2021, Renaud de Planta revient sur le devant de la scène pour expliquer que le nouveau campus est symbolique de la dynamique du groupe Pictet fondée sur «sa diversité, sa rigueur, sa recherché, sa culture, sa cohésion, sa créativité» et rappeler l’attachement du groupe à Genève. D’abord en donnant à ce campus le nom de Pictet de Rochemont, homme d'État genevois et ancêtre du groupe éponyme, ensuite en choisissant Genève comme base arrière d’une expansion fulgurante, qui justifie les ressources mobilisées. 

Le montant déboursé est financé par la vente du siège actuel de Pictet, vendu au début de 2021.
Un financement vertueux

«Plus de 400 millions», de la bouche de Renaud de Planta, qui, sans en dire plus, souligne que le montant déboursé est financé par la vente du siège actuel de Pictet, réalisée au début de 2021. Une opération in fine d’autant moins coûteuse qu’il n’y parait – on parle d’environ 6’000 et 6’500 francs le mètre carré sur la base – qu’elle a eu le double mérite de rassembler les parties prenantes autour d’un partenariat de type public privé, et de générer des bénéfices environnementaux et sociaux. Le projet est le fruit d’un dialogue continu entre les autorités cantonales, la ville Carouge, la fondation PAV, les associations de quartier, les associations environnementales.

Un projet urbain à fort impact

Toutes les parties prenantes voient dans ce quadrilatère d’immeubles entouré d’espaces paysagés, traversé d’une rivière – la Drize sera en effet remise à ciel ouvert – la pierre inaugurale d’une «mutation urbaine» selon Antonio Hodgers, qui se félicite de l’efficience énergétique des bâtiments, de la mobilité douce et verte, du remplacement des stationnements en surface par ses parking sous-terrain, et salue l’avènement à horizon d’une dizaine d’années, quinze au maximum, d’un nouveau pôle d’attractivité dans le quartier de l’Etoile desservi par la gare de Pont-Rouge Lancy et le réseau TPG  actuel. L’impact social est non négligeable, qui verra la création de quelque 1’000 nouveaux logements, gérés par la caisse de pension de Pictet, et ouverts à tout le monde, ainsi que d’une crèche, elle ouverte en priorité aux employés de Pictet. L’impact local enfin. La grande majorité, sinon toutes les entreprises mandataires seront sélectionnées dans le canton, profitant à l’économie locale. L’objectif des instigateurs du projet est de recevoir les labels SNBS de durabilité et de viabilité économique ainsi que LEED de protection environnementale et énergétique, et WELL de l’évaluation du bien-être des occupants.

Pose de la première pierre prévue en 2023 pour une inauguration au second semestre 2025, juste à temps pour célébrer le 220e anniversaire de la fondation du groupe Pictet.

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