Perspectives macroéconomiques de la zone euro

Shaan Raithatha, Vanguard

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La BCE veut attendre d'autres données avant de s'engager à baisser les taux d'intérêt. Il s'agit notamment des données relatives à l'indice des prix à la consommation et aux salaires pour le premier trimestre.

Perspectives économiques

  • L'économie de la zone euro continue de croître faiblement, avec une croissance proche de 0% au S2 2023. Les indicateurs à haute fréquence indiquent une croissance de 0-0,2% au T1 2024, par rapport au trimestre précédent.
  • Le ralentissement de l'activité économique est globalement conforme aux attentes à ce stade du cycle. La politique monétaire devient de plus en plus restrictive en termes réels dans un contexte de baisse de l'inflation.
  • L'industrie de la zone euro est toujours en profonde récession, en lien avec les secteurs à forte consommation d'énergie. Des indicateurs à haute fréquence laissent penser que cette situation ne s'améliorera pas dans un avenir proche.
  • Entre-temps, la politique budgétaire sera légèrement restrictive au cours des prochains trimestres, en raison de la suppression des subventions à l'énergie et de la fin des allègements fiscaux en Italie. 
  • Nous maintenons notre estimation selon laquelle la zone euro ne s'en sortira pas avec une "désinflation indolore". Dans notre scénario de base, nous prévoyons une hausse progressive du taux de chômage en direction de 7%, dans un contexte d'élargissement de l'écart de production.

Perspectives d'inflation 

  • Les dernières données sous-jacentes sur l'inflation restent favorables ; le taux d'inflation s'établit donc à 2%.
  • Bien que l'indice des prix à la consommation ait surpris positivement en janvier, la surprise a été faible et due à des facteurs (probablement) temporaires (par exemple, l'augmentation de la TVA en Allemagne et les voyages à forfait).
  • Les anticipations d'inflation à long terme ont encore baissé au cours du dernier trimestre - voir BCE SPF, Consensus Economics & 5y5y HICP Swaps.
  • On s'attend à ce que les pressions salariales continuent de s'atténuer. Les données des négociations collectives de janvier en Allemagne indiquent une hausse des salaires de seulement 1,4% en glissement annuel.
  • Nous continuons de penser que l'IPC global atteindra l'objectif de 2% d'ici septembre 2024 et que l'IPC sous-jacent atteindra l'objectif d'ici décembre.

Perspectives de la politique monétaire

  • La BCE a été claire - elle veut attendre d'autres données avant de s'engager à baisser les taux d'intérêt. Il s'agit notamment des données relatives à l'indice des prix à la consommation et aux salaires pour le premier trimestre - ces dernières ne seront disponibles qu'à la fin du printemps.
  • Nous nous attendons donc à ce que la BCE commence à baisser ses taux d'intérêt en juin. Cela sera probablement signalé en mars par des abaissements importants des prévisions d'inflation. 
  • Nous prévoyons désormais des baisses de taux de 100 à 150 points de base en 2024, soit une baisse d'environ 25 points de base par séance à partir de juin. 
  • Compte tenu de la faiblesse persistante de la croissance, nous pensons qu'il est plus probable que la BCE baisse les taux les uns après les autres plutôt que de procéder par étapes (baisser, faire une pause, baisser à nouveau).

Risques pour les perspectives

  • Un nouveau choc inattendu du côté de l'offre, par exemple une escalade des tensions au Moyen-Orient, qui entraînerait une hausse considérable et continue des coûts de transport maritime dans le monde.
  • Les pressions salariales se révèlent plus tenaces que prévu. Combinée à une baisse de l'inflation, la hausse des salaires réels maintient l'inflation des services à un niveau élevé, obligeant la BCE à maintenir des taux d'intérêt «élevés plus longtemps».

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