Perspectives favorables aux obligations des émergents

Claudia Calich, M&G Investments

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De nombreux thèmes devraient soutenir les perspectives à long terme des marchés obligataires dans les pays émergents.

Les économies des marchés émergents représentent une part importante du PIB mondial et de la population mondiale. Ils ont un avantage démographique, des niveaux d’endettement inférieurs à ceux des marchés développés, ainsi qu’un potentiel plus élevé de gains de productivité.

En outre, l’environnement actuel de taux d’intérêt très bas devrait contribuer à renforcer le sentiment à l’égard de la dette des marchés émergents, la classe d’actifs offrant une remontée des rendements tant en devises fortes qu’en monnaies locales. Les faibles coûts d’emprunt actuels devraient également aider les plus endettés à améliorer leurs bilans. Bien que les perspectives économiques se soient quelque peu détériorées, la croissance mondiale demeure positive et l’écart de croissance entre les économies développées et émergentes devrait rester favorable aux marchés émergents.

L’obligataire des marchés émergents
est une classe d’actifs extrêmement diversifiée.
Gestion des risques: bien répartir ses positions

L’obligataire des marchés émergents est une classe d’actifs extrêmement diversifiée et la stratégie d’investissement de Claudia Calich privilégie une allocation suffisamment répartie entre les pays, les devises, la qualité du crédit et les émetteurs souverains et corporate, afin d’obtenir un portefeuille avec une exposition variée aux différents facteurs de performance qui impactent les marchés émergents. «Nous accordons une importance particulière à la répartition de nos positions en fonction de leurs risques et tenons compte des considérations de liquidité. Cela nous permet d’obtenir un rendement intéressant, tout en équilibrant le risque global du portefeuille et en limitant le risque idiosyncrasique», explique Claudia Calich.

Un contexte favorable pour les monnaies fortes et les monnaies locales

Après une période de performances contrastées pour les obligations des marchés émergents en 2018, Claudia Calich et son équipe ont estimé qu’il était possible de trouver des opportunités dans les deux segments de la classe d’actifs, tant en devises fortes que locales. Les valorisations étant devenues attrayantes, l’équipe adopte une approche mixte sans contrainte en investissant aussi bien dans des obligations souveraines que des obligations d’entreprises. «Cette analyse se traduit dans le fonds par la détention de près d’un tiers du portefeuille sur le marché obligataire en monnaie locale, ce qui représente une allocation neutre. Nous avons plus ou moins maintenu cette allocation depuis le début de l’année. Selon nous la politique de la Réserve fédérale américaine et la perspective d’une relance de la Banque centrale européenne devrait soutenir les monnaies locales mais le risque persistant de tensions commerciales et le ralentissement de la croissance mondiale soutiennent le dollar américain».

L’Ukraine est un marché qui continue à présenter
un profil rendement/risque intéressant.

Selon l’équipe, cette approche est à même de saisir les opportunités offertes par la dette des marchés émergents. Elle offre un univers d’investissement vaste et diversifié qui permet de sélectionner les «best ideas» sur l’ensemble des marchés obligataires émergents mondiaux.

Fin août, le fonds M&G (Lux) Emerging Markets Bond Fund était investi à hauteur de 45% dans des obligations d’Etat en devises fortes, 25% dans des obligations d’Etat en devises locales et 25% dans des obligations d’entreprises en devises fortes des marchés émergents. Le reste du fonds était détenu en obligations d’entreprises en monnaie locale et en cash. Parmi les diverses expositions du fonds aux devises locales, ses positions les plus importantes comprenaient la roupie indonésienne, le peso mexicain, le rouble russe, le real brésilien, le peso chilien, le peso colombien, le nuevo sol péruvien et la roupie indienne.

Surpondération des marchés frontières comme l’Afrique subsaharienne

En termes d’exposition géographique, le fonds M&G (Lux) Emerging Markets Bond maintient une surpondération sur certains marchés frontières, en particulier en Afrique subsaharienne, où il détient une exposition diversifiée sur certains pays dont les fondamentaux sont stables ou en progrès et où Claudia Calich pense que les valorisations restent attractives. «Ces pays sont exposés à différents leviers économiques, certains sont exportateurs de pétrole, d’autres davantage orientés vers les produits agricoles et d’autres ont des économies bien diversifiées. La sélectivité demeure essentielle, de même que la bonne répartition des positions, car les risques idiosyncrasiques demeurent. Parmi les régions que nous avons étudiées, nous sommes actuellement sous-pondérés en Asie où nous pensons que les valorisations sont moins attrayantes, et où le niveau d’endettement des entreprises reste élevé».

L’Ukraine est un autre marché que Claudia Calich a identifié et qui continue à présenter, selon elle, un profil rendement/risque intéressant, et ce depuis quelques années, depuis la sortie de sa crise fin 2015. «Les fondamentaux se sont améliorés, les évolutions de la situation politique restent favorables selon nous, le pays coopère en continue avec le FMI et présente un bon potentiel de réformes».