Pas une répétition de 2008, mais une récession en vue

BlackRock Investment Institute

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Les mouvements de marché ne sont pas dus à une crise bancaire, mais aux fissures provoquées par les campagnes de hausses des taux d’intérêt. Les plus rapides depuis le début des années 1980.

Selon nous, les mouvements de marché de la semaine dernière ne sont pas dus à une crise bancaire, mais plutôt aux fissures provoquées par les campagnes de hausses des taux d’intérêt, les plus rapides depuis le début des années 1980. Les marchés ont pris conscience des conséquences de cette approche - une récession annoncée - et commencent à l'intégrer dans leurs prix.

Les dernières fissures sont apparues dans le secteur bancaire de part et d'autre de l'Atlantique. Si les deux cas sont différents, il est clair que les marchés considèrent les vulnérabilités des banques sous un nouvel angle, celui des taux d'intérêt élevés.

Les marchés ont revu à la baisse leurs prévisions concernant l'évolution des taux d'intérêt, s'attendant à ce que les banques centrales viennent à la rescousse de l'économie en réduisant les taux, comme elles avaient l'habitude de le faire dans les épisodes de tensions financières. Nous pensons qu'il s'agit là d'une erreur et que les principales banques centrales continueront à relever leurs taux lors de leurs réunions des prochains jours pour tenter de juguler l'inflation persistante.

Pour les banques centrales, l'arbitrage entre la lutte contre l'inflation et la protection de l'activité économique et de la stabilité financière est désormais clair et immédiat. Il est peu probable que les fissures financières dissuadent les banques centrales d'essayer de rapprocher l'inflation de leurs objectifs. Au contraire, nous pensons que la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale iront aussi loin que possible pour distinguer leurs campagnes de lutte contre l'inflation des mesures visant à gérer les difficultés des banques et à protéger le système financier.

C'est ce qu'a fait la BCE jeudi en relevant ses taux de 0,5 %, comme elle l'avait initialement annoncé, alors même que les marchés commençaient à douter de sa détermination. Les récentes turbulences des marchés et des banques représentent un resserrement des conditions financières et devraient freiner les prêts bancaires, aidant ainsi les banques centrales à effectuer une partie du travail de resserrement. Les taux directeurs pourraient ainsi culminer à des niveaux plus bas qu'ils ne l'auraient été autrement.

Les autorités américaines ont apporté leur soutien au système bancaire après la faillite de deux banques régionales. La Banque nationale suisse a offert une ligne de crédit à une grande banque suisse lorsque ses actions et ses obligations se sont effondrées. Nous pensons que la décision de soutenir cette institution financière d'importance systémique permettra de gagner du temps. Nous ne pensons pas que l'année 2008 se répète, lorsque la chute de Lehman Brothers s'est transformée en une crise financière mondiale. Les difficultés de la banque suisse sont connues depuis longtemps, la réglementation bancaire est beaucoup plus stricte et les actifs de la banque sont de meilleure qualité. Selon nous, une solution à plus long terme est nécessaire pour éviter une défaillance du système financier mondial.  

Conclusion : Nous voyons des opportunités significatives dans les obligations d'État à court terme pour le revenu - même si les rendements ont chuté récemment. Nous préférons également les actions des marchés émergents à celles des marchés développés, où nous restons sous-pondérés. Il ne s'agit pas d'une réédition de 2008, et nous sommes prêts à saisir les opportunités à mesure que les conséquences des hausses de taux.
 

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