Nouvelle année, mêmes problèmes – PME PMI de Raiffeisen

Domagoj Arapovic, Raiffeisen

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Alors que les carnets de commande sont pleins, la production ne progresse que peu en raison des problèmes de livraison.

A l'aube de la nouvelle année, les PME suisses de l'industrie offrent un tableau contrasté: alors que les carnets de commande sont pleins, la production ne progresse que peu en raison des problèmes de livraison. Nombre d'éléments indiquent que les goulots d'étranglement vont s'atténuer en 2022. Toutefois, il n'y a pas encore d'indices quant à un retournement de tendance et il reste un risque élevé de restrictions dues à la pandémie.

L'indice PMI PME de Raiffeisen a progressé de 55,3 à 55,9 points en décembre, s'établissant donc pour la dixième fois au-dessus du seuil de croissance. Au cours de chacun des dix derniers mois, la situation des PME sondées s'est donc améliorée par rapport au mois précédent. Toutefois, la croissance n'était plus aussi élevée qu'en été, lorsque l'indice Raiffeisen PMI PME a parfois nettement dépassé 60. Depuis, c'est surtout la dynamique de production qui a ralenti, ce qui s'explique par les goulots d'étranglement persistants. Les PME sont plus affectées par les difficultés de livraison que les grandes entreprises, comme le montre la comparaison entre l'indice PMI PME de Raiffeisen et l'indice des directeurs d'achat de procure.ch qui donne une image globale de l'activité économique. La plupart des sous-composantes des deux indices affiche des niveaux élevés similaires, avec toutefois de grandes différences au niveau des variations des stocks d'achat. Alors que les grandes entreprises ont récemment affiché un niveau de stocks historiquement élevé, la sous-composante de l'indice s'est de nouveau repliée sous le seuil de croissance de 50. L'indice PMI de procure.ch se situe par conséquent à un niveau plus élevé que celui des directeurs d'achat de Raiffeisen (cf. graphique).

Certes, en décembre, les PME ont de nouveau constaté une nette accélération du remplissage des carnets de commande, même si la production n'a que peu progressé. La sous-composante correspondante a stagné à 52,5 points, ce qui est bien inférieur à la moyenne de 2021. La sous-composante emploi, quant à elle, a de nouveau légèrement progressé, mais à 51,5 points est restée tout juste au-dessus du seuil d'expansion. Les PME créent donc continuellement de nouveaux postes, dans une ampleur toutefois limitée.

Si les goulots d'étranglement se résorbent progressivement au cours de la nouvelle année, les entreprises devraient de nouveau augmenter la production pour traiter les commandes qui se sont accumulées. Or, il n'y a pas encore d'indices clairs d'une normalisation prochaine des chaînes de livraison mondiales. L'émergence de la variante Omicron et les nouvelles mesures d'endiguement des gouvernements menacent même d'aggraver les goulots d'étranglement de l'approvisionnement en matériaux. Pour le reste de l'année, il se dessine toutefois un espoir de résolution des problèmes de livraison. L'année dernière, la demande globale de biens a connu un véritable boom, au vu de la disponibilité limitée de nombreux services tandis que les consommateurs ont pu améliorer leur épargne, notamment grâce aux subventions étatiques. Les chaînes de livraison mondiales sont avant tout sollicitées par la demande supérieure à la moyenne. Or, il est peu probable que ce boom se reproduise en 2022 car la demande en biens des consommateurs a été largement satisfaite.

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