L'inflation reste un sujet brûlant, et pas seulement dans le contexte des marchés développés. Notre graphique de la semaine montre un pic en mai de l'indice surprise d'inflation des marchés émergents de Citigroup, le plus haut en 12 ans.

Quels sont les moteurs de cette accélération? Sont-ils là pour rester? Les effets de base sont un contributeur important: la pandémie a durement touché de nombreux marchés émergents au premier semestre 2020, donnant aux chiffres actuels de l'inflation une base basse à partir de laquelle sauter. Les mesures de verrouillage qui sont toujours en vigueur dans de nombreux pays émergents, associées à des goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement et à un accès aux vaccins encore plus lent que prévu, contribuent également à des chiffres d'inflation plus élevés et plus volatils. 

En outre, la composante notoirement volatile des prix des denrées alimentaires constitue une grande partie des paniers de l'indice des prix à la consommation (IPC) de plusieurs pays émergents. Compte tenu de la confluence de ces facteurs, et avec l'ajout des prix élevés des matières premières, les chiffres de l'inflation peuvent facilement surprendre par rapport aux attentes du marché.

Néanmoins, nous nous attendons à ce que la plupart de ces moteurs de l'inflation soient transitoires. Les économies émergentes finiront par rouvrir, bien qu'à des vitesses variables, tandis que les effets de base s'estomperont l'année prochaine. Une pression inflationniste plus permanente reste un risque extrême, mais étant donné que plusieurs banques centrales des marchés émergents ont déjà relevé leurs taux d'intérêt et que le marché anticipe un nouveau resserrement dans la plupart des pays, les anticipations d'inflation semblent bien ancrées.