Les droits de douane ont-ils une incidence sur les small caps?

Craig Kempler, Janus Henderson Group

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Les petites capitalisations ont tendance à générer la majeure partie de leurs revenus à l’échelle nationale.

L’incidence des droits de douane sur les petites sociétés suscite un débat intense. La première fois qu’une éventuelle hausse des droits de douane a été évoquée, de nombreux investisseurs ont assumé que les petites sociétés seraient épargnées en raison de leur orientation sur le marché national. Nous ne partagions pas ce point de vue à l’époque, et ne le partageons toujours pas à l’heure actuelle. Les droits de douane se manifestent généralement de deux façons au niveau de la société. Tout d’abord, en termes de demande, l’augmentation des droits de douane entrainant généralement une hausse des prix. Lorsque les prix augmentent, la demande diminue et les taux de croissance se ralentissent. Ensuite, lorsque les sociétés sont dans l’incapacité de répercuter l’intégralité de la hausse des droits de douane sur leurs prix, ils devront en absorber une partie, ce qui entrainera une baisse de leur capacité de gain et de leurs marges bénéficiaires. Nous sommes convaincus que les Etats-Unis sont bien mieux placés que la plupart des autres pays pour faire face à la tempête commerciale, mais l’augmentation des droits de douane sur tout un éventail de marchandises à l’échelle internationale aurait, globalement, une incidence négative sur les taux de croissance et les valorisations des actions. Les droits de douane pourraient être bénéfiques pour les sociétés que la fiscalité vise à protéger, mais le nombre de sociétés ayant été affectées est généralement bien supérieur à celui de celles qui en ont bénéficié.

Sur le secteur des biens de consommation discrétionnaire
et de la technologie, les multiples de prix restent élevés.
L’incidence sur les petites capitalisations

Nous estimons, pour ce qui est des petites capitalisations, que les sociétés les plus menacées, en termes de marge bénéficiaire, sont celles sur le secteur des biens de consommation discrétionnaire, de la technologie ainsi que certaines sociétés industrielles. Une part importante des chaines d’approvisionnement des sociétés de biens de consommation discrétionnaire et technologiques passe par l’Asie et la Chine. La hausse des droits de douane sur les marchandises chinoises pourrait, potentiellement, entrainer une baisse des marges bénéficiaires des fournisseurs, ceux-ci pouvant être dans l’incapacité de compenser entièrement l’augmentation des droits de douane par une hausse des prix. Pour ce qui est des sociétés industrielles, leurs chaines d’approvisionnement passent également par l’Asie/la Chine. Les fabricants automobiles et de machinerie lourde pourraient donc, par exemple, être confrontés à une compression des marges en cas d’augmentation des droits de douane à l’échelle internationale. Ces secteurs sont également confrontés à d’autres difficultés. Sur le secteur des biens de consommation discrétionnaire et de la technologie, les multiples de prix restent élevés, ce qui signifie qu’il est difficile de trouver des sociétés de qualité s’échangeant à des valorisations raisonnables. Bon nombre de sociétés industrielles sont liées au cycle économique et il serait alors crucial de trouver des sociétés disposant de moteurs de croissance séculaire dans un environnement de hausse des droits de douane. Même les sociétés américaines réalisant la majeure partie de leurs revenus au niveau national pourraient être affectées.

Restez concentrés sur les valorisations / les bilans

Nous estimons, au vu de ces éléments, et dans l’environnement actuel, qu’il est tout particulièrement important pour les investisseurs de mettre l’accent sur les bilans et les valorisations des sociétés. Certains secteurs, tels que les biens de consommation de base, pourraient être mieux protégés contre les guerres tarifaires, la demande pour les biens de base tels que la nourriture et les produits ménagers étant susceptible de persister. Le secteur pourrait ainsi bénéficier d’un meilleur accord commercial avec la Chine, si un tel accord venait à être conclu. Nous nous attendons, entre-temps, à une poursuite de la volatilité du marché en raison du risque potentiel d’augmentation des droits de douane. Historiquement, les périodes d’incertitude nous ont permis d’investir sur des sociétés de qualité affichant des ratios risque/rendement attractifs. Nous pensons que les investisseurs devraient se tenir prêts à tirer profit de ces bouleversements temporaires, lorsque et si ils surviennent.