Le marché des actions japonaises présente des opportunités intéressantes pour qui cherche des solutions de diversification.
Marché cyclique et de substance par excellence, le Japon peine à convaincre les investisseurs alors que son potentiel de puissance exportatrice est limité par le ralentissement de la croissance mondiale et les entraves au commerce international. Sur le front intérieur, par ailleurs, la TVA vient d’être relevée, passant ainsi de 8% à 10%. Le marché détient pourtant un pouvoir de diversification intéressant à condition de se montrer très sélectif. Regorgeant de niches à fort potentiel, il devient également une merveilleuse source d’alpha, dans la mesure où, essentiellement axée sur la capitalisation des sociétés, la gestion indicielle ne parvient pas à les exploiter de façon optimale.
Parmi les niches intéressantes, la robotique figure en bonne place. Ce secteur est un des piliers de la stratégie de croissance de l’économie japonaise. Il doit pallier le manque de bras dans le pays, mais aussi une main d’œuvre devenue trop chère en Chine. Face à la décroissance démographique, les entreprises se sont d’abord tournées vers les femmes au foyer et les seniors. Cette politique atteint aujourd’hui ses limites et la faiblesse de l’immigration n’offre pas d’alternative. L’indispensable augmentation de la productivité par employé constitue ainsi une aubaine pour les fabricants de robots et de systèmes informatiques. Si, par le passé, les robots n’effectuaient que les opérations pénibles ou dangereuses pour l’homme, notamment dans l’industrie automobile, aujourd’hui, ils collaborent directement avec l’employé. Pionnier et premier exportateur de robots industriels, le Japon développe donc aussi des robots de services.
ils effectuent des opérations à plus haute valeur ajoutée.
La troisième économie du monde s’est imposée comme leader dans le domaine de l’internet des objets utile aux processus industriels. L’implémentation de cette technologie permet une production à flux tendu et offre des avantages importants en matière de traçabilité et de gestion des stocks. Cette tendance concerne aussi le commerce de détail où les processus de détections des achats, de paiement et de réapprovisionnement peuvent être entièrement automatisés. Plus besoin de personnel. Ces secteurs bénéficient ainsi d’un potentiel de croissance largement supérieur à la moyenne.
Malgré les robots et l’internet des objets, l’offre d’emplois dépasse de 60% la demande au Japon. À titre d’exemple, dans les entrepôts tout automatisés, les employés ne déplacent plus les objets, ils effectuent des opérations à plus haute valeur ajoutée, comme le reconditionnement au logo du client, l’étiquetage avec prix de vente, etc., des activités qui permettent d’améliorer les marges. Les carnets de commandes des entreprises de recrutement et de sous-traitance demeurent bien pleins, ce qui leur permet d’augmenter leurs prix, un luxe dans un pays luttant depuis des années contre la déflation.
Alors que le Japon a perdu sa place de leader dans l’électronique de loisirs, il reste à la pointe dans l’automobile. Sur ce marché en pleine révolution, les entreprises japonaises investissent massivement dans les moteurs électriques ou hybrides et dans les composants aidant à rendre les voitures toujours plus sûres et intelligentes. La croissance de ce secteur devrait être soutenue par une législation de plus en plus stricte.
continue de s’améliorer.
S’il est un pays touristiquement tendance actuellement, c’est bien le Japon. L’Empire du Soleil levant attirait 8,6 millions de visiteurs en 2010; en 2018, ils étaient 31,2 millions et ils devraient être 40 millions l’an prochain. Ce fort afflux entraîne un certain nombre de développements. Ainsi, les aéroports doivent être agrandis, des hôtels être construits, du personnel être formé – notamment en langues étrangères. Dans ce secteur aussi, la nécessité est forte d’accroître la productivité et le recrutement.
Au-delà des niches sectorielles de croissance, la structure de l’économie japonaise évolue. Souvent critiquée, la gouvernance des entreprises continue de s’améliorer. La nomination de directeurs et administrateurs externes apporte un souffle nouveau qui se reflète dans une meilleure gestion des bilans. Concrètement, ce mouvement conduit à l’abandon des participations croisées et une meilleure rémunération des actionnaires.
À plus brève échéance, un rebond conjoncturel pourrait favoriser les valeurs cycliques. La bourse japonaise présente en outre une forte décote par rapport aux marchés américains. Les titres se traitent à environ 12 fois les bénéfices estimés pour les douze prochains mois, soit plus de 20% de moins que les titres de Wall Street.
Enfin, il y a les Jeux olympiques. Si le marché japonais doit bénéficier de la manne touristique et de la demande en infrastructures, cette manifestation – l’une des plus suivies dans le monde avec les Mondiaux de football – doit aussi convaincre visiteurs et investisseurs que la troisième économie mondiale mérite que l’on s’y intéresse à nouveau.