Environnement de marché
Le stress sur la guerre tarifaire n’aura-t-il duré qu’un mois? C’est ce que semblent penser les marchés financiers, dont les segments de dettes subordonnées, qui ont retracé en performance la totalité du stress vécu durant le mois, du moins, sur les gisements en euro. Les AT1 CoCos ont ainsi enregistré une performance plate de -0,03% sur le mois, après avoir chuté de 3,8% en l’espace d’une semaine, tandis que les AT1 libellées en USD ont quant à elles reculé de 0,5% sur le mois. Les Corporate Hybrids se sont apprécié de 0,5% sur le mois, tandis que les dettes subordonnées d’assurance ont bénéficié du rallye des taux souverains européens pour s’octroyer +0,8% de performance sur le mois.
Il est à noter que les spreads de crédit n’ont, quant à eux, pas retracé l’intégralité de leur écartement. Les AT1 libellées en EUR ont par exemple débuté le mois d’avril à 341bp d’OAS to Treasury, pour s’écarter jusqu’à 449bp le 9 avril, avant de terminer le mois à 379bp. Les autres gisements de dettes subordonnées libellés en EUR ont de leur côté subi un écartement d’une vingtaine de points de base sur le mois, mais avec des retracements rapides depuis leur point haut.
La liquidité sur le marché secondaire a été par moments légèrement détériorée, notamment durant les sessions les plus négatives, mais la tendance s’est inversée durant la seconde moitié du mois avec des contreparties peinant à offrir des papiers, les investisseurs préférant garder leurs titres. Le marché primaire est logiquement demeuré atone durant la période de stress, et il n’y a aucune émission de titre perpétuel en Europe durant le mois, ce qui a contribué à cet effet de pénurie de papier.
La saison de résultats du T1 2025 a débuté, avec des tendances crédit stables en Europe pour les banques et compagnies d’assurance, qui ont dévoilé des résultats très satisfaisants dans leur ensemble, que ce soit en termes de rentabilité, de qualité de bilan ou bien de solvabilité.
L’actualité demeure très chargée sur le front du M&A en Italie. Si Generali a pu braver la fronde d’une partie de ses actionnaires qui voulait pousser le management à la porte, le calme n’est pas revenu de suite, puisque Mediobanca, qui détient 13% de Generali, a proposé une offre d’échange de cette participation contre le rachat de sa filiale bancaire, Banca Generali. La manœuvre de Mediobanca est jugée comme défensive, alors que la banque se débat contre une OPA hostile de Banca Monte dei Paschi di Siena. Pendant ce temps, UniCredit risque peut-être de devoir renoncer à son OPA sur Banco BPM, étant donné les conditions drastiques dictées par le gouvernement italien pour autoriser le rachat.