Le poids de l’euro se renforce après un creux historique, selon la BCE

AWP

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Le dollar reste de loin la monnaie prédominante mais sa part dans les réserves de change a reculé au plus bas depuis le lancement de l’euro.

Le rôle international de l’euro s’est renforcé l’an dernier et début 2019 après avoir connu un creux historique, confirmant son statut de deuxième devise mondiale derrière le dollar, selon un rapport publié jeudi par la BCE.

La monnaie unique représentait 20,7% des réserves de change mondiales fin 2018, exprimées à taux de change constants, soit un gain annuel de 1,2 point de pourcentage. Le dollar reste de loin la monnaie prédominante mais sa part a nettement reculé à 61,7%, au plus bas depuis le lancement de l’euro.

Le regain d’importance de l’euro est lié en partie à des facteurs externes, entre inquiétudes sur l’impact des tensions commerciales internationales - avec les augmentations de droits de douane croisées entre la Chine et les Etats-Unis - et défis pour le multilatéralisme, avec l’imposition de sanctions unilatérales, explique le rapport.

Au plan interne, les progrès accomplis pour approfondir l’Union économique et monétaire ont aussi eu un effet positif.

«La diversification par rapport au dollar américain profite en premier lieu à l’euro, en tant que deuxième monnaie la plus utilisée et la plus liquide pour les investisseurs», a commenté Benoit Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, lors de la présentation du rapport.

Cela s’explique notamment parce que certaines banques centrales ont «commencé à envisager de réduire leurs positions sur des actifs financiers exposés au risque de sanctions unilatérales», selon le rapport.

La Russie, l’un des plus importants détenteurs de réserves au monde, a ainsi vendu lors du second trimestre de 2018 des réserves pour environ 100 milliards de dollars suite à de nouvelles sanctions américaines, et acheté pour près de 90 milliards de dollars libellés en euros et en renminbi.

Le document rend aussi compte d’un regain du rôle de l’euro sur les marchés financiers, en particulier la part d’émissions en euros est passée de 20,2 à 22,7% entre 2017 et 2018, tandis que la part d’émissions en dollar s’est contractée de 8 points, à moins de 61%.

Le poids de l’euro est en revanche resté stable à l’international en termes de paiements de biens et services.

Au final, «le rôle international de l’euro devrait être déterminé par les forces du marché», a insisté M. Coeuré.

La BCE peut toutefois apporter son aide «notamment dans le domaine technique, par exemple en soutenant l’intégration des paiements européens, pour permettre aux investisseurs internationaux d’utiliser plus facilement des actifs libellés en euros», a-t-il ajouté.

L’approfondissement de l’Union monétaire doit aussi jouer en faveur de l’euro. A cet égard, Bruxelles a exhorté mercredi les pays de l’UE à finaliser les réformes de la zone euro, notamment en s’entendant sur un embryon de budget propre aux 19 pays de la zone, un sujet qui sera discuté lors d’une réunion de l’Eurogroupe ce jeudi.

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