Le conflit en Ukraine accroît le dilemme pour la BCE

Vincent Manuel, Indosuez Wealth Management

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La BCE pourrait aborder la question de la stagflation en adoptant une position prudente à court terme.

Nous nous attendons à ce que la BCE adopte simultanément un ton «dovish» dans un contexte de risque de ralentissement plus important et qu'elle reconnaisse des pressions inflationnistes plus fortes qui devront être combattues, car elles représentent une menace pour la durabilité du cycle de croissance dans la zone euro.

La BCE pourrait donc aborder la question de la stagflation en adoptant une position prudente à court terme, tout en gardant toutes les options ouvertes en termes de politique de taux pour la suite, en fonction de l'issue du conflit et de son impact sur les prix de l'énergie et les chiffres de l'inflation.

L'optionalité et le pragmatisme seront probablement les principes qui inspireront la stratégie et la position de Christine Lagarde dans un contexte très incertain, où le concept de scénario central a disparu depuis le lancement de l’offensive russe en Ukraine.

En ce qui concerne le rythme de réduction des achats d'actifs, nous ne prévoyons plus que la BCE l'accélère, du moins dans le contexte du conflit, et l'approche restera probablement flexible.

A moyen terme, Christine Lagarde n'écartera probablement pas la possibilité d'une première hausse des taux avant la fin de l'année.

Cela pourrait potentiellement conduire à un changement de certaines orientations de politique, puisqu'il était précédemment établi que la première hausse de taux n'aurait lieu qu'après la fin des achats d'actifs.

Nous anticipons également de nombreuses questions posées à Christine Lagarde sur le niveau actuellement bas de l'euro qui amplifie l'effet inflationniste des prix du pétrole.

Cette réunion a lieu juste après un autre rapport d'inflation fort en février qui pourrait peser sur les commentaires de Christine Lagarde sur la persistance et la croissance de l'inflation.

En ce qui concerne la mise à jour des projections des services de la Commission, nous prévoyons une révision à la hausse de l'inflation en 2022, de 3,2% vers la zone de 4 à 5%, et une révision à la baisse de la croissance du PIB, l'hypothèse de 4,2% pour 2022 semblant désormais beaucoup trop optimiste.

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