La Suisse est condamnée à l'excellence selon André Kudelski

AWP

1 minute de lecture

«La Suisse, vu sa petite taille, se doit d’être meilleure que les autres pays afin de rester compétitive», a-t-il dit à Genève lors du Salon des sous-traitants EPHJ-EPMT-SMT.

André Kudelski, directeur général du groupe éponyme et président d’Innosuisse, lors du Salon des sous-traitants EPHJ-EPMT-SMT. © Keystone

André Kudelski, directeur général du groupe éponyme et président d’Innosuisse, appelle les entrepreneurs suisses à viser sans cesse l’excellence afin de garder leurs avantages. «La Suisse, vu sa petite taille, se doit d’être meilleure que les autres pays afin de rester compétitive», a-t-il dit à Genève lors du Salon des sous-traitants EPHJ-EPMT-SMT.

La Suisse se situe à la pointe en terme d’innovation et de compétitivité mais ne doit pas s’endormir sur ses lauriers, a prévenu l’entrepreneur vaudois. Interrogé sur le recul du pays de la 2e à la 5e place au classement mondial de la compétitivité publié fin mai par l’Institut de recherche IMD à Lausanne, il a noté que la Suisse évoluait dans un environnement européen qui n’est «pas évident». D’où la nécessité pour elle de «rester ouverte sur le monde».

La Suisse conserve deux atouts de taille: «la persévérance et la qualité d’exécution, qui lui permettent de faire la différence», a estimé M. Kudelski. «Quand on les écoute, on a parfois l’impression que les autres (pays) ont les meilleures idées, mais les benchmarks (modèles) avantagent la Suisse», a précisé le président de l’Agence suisse pour l’encouragement de l’innovation (Innosuisse).

Le pays peut être considéré comme une «superpuissance académique». La proximité entre ses PME et les hautes écoles favorise des débouchés concrets pour la recherche fondamentale. Bémol, l’accès au capital-risque reste encore «limité», selon André Kudelski.

Pour répondre aux défis du futur, il ne faut pas s’appuyer sur les recettes du passé, a-t-il averti. «Il convient d’avoir la capacité d’être disruptif, plus souple et plus rapide» et savoir «prendre des risques intelligemment, parier sur l’avenir et accepter parfois une traversée du désert».

M. Kudelski a observé que l’innovation ne se résumait pas à inventer une nouvelle technologie. Elle peut aussi consister à «simplement» s’affranchir de la réglementation existante. Il a cité l’exemple d’Uber, qui a innové sans révolution technologique, mais en s’émancipant du cadre.

Quand une innovation apparaît, les Etats-Unis, culturellement, ont tendance à dire: «essayons!», les Chinois, «copions!», et les Européns, «régulons!», a encore observé le président d’Innosuisse. Il en a appelé à saisir toutes les opportunités offertes «par le cadre favorable» en place en Suisse. Le pays se doit de viser haut.