La Suisse doit investir 24 milliards pour assurer sa croissance

AWP

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Le cabinet EY liste les efforts que la Suisse doit faire pour se maintenir au top européen des infrastructures.

La Suisse demeure le meilleur site d’Europe en matière d’infrastructure de base, de recherche et innovation, d’éducation ainsi que de santé. Il faudra toutefois un volume d’investissement d’environ 24 milliards de francs d’ici 2025 pour qu’elle maintienne durablement cette position, selon une étude.

«Ce bon classement montre qu’au cours des dernières années, la Suisse - tout comme l’Autriche - n’a cessé d’investir, et ce notamment dans les infrastructures», indique mercredi le cabinet d’audit et de conseil EY dans un communiqué présentant son étude «Investir dans l’avenir de l’Europe».

Toutefois, afin de poursuivre sur cette voie, la Suisse devra se «concentrer sur une meilleure interconnexion et sur la promotion de la numérisation», estime Marcel Stalder, directeur général d’EY Suisse et membre de l’association digitalswitzerland. En outre, une tension «toujours croissante» est perceptible sur le marché du travail en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

La Suède se démarque globalement par de «très bons résultats». Elle est suivie par les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, l’Autriche, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique. En revanche, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la Grèce, la Lituanie, et la Roumanie ont d’importants progrès à accomplir pour rattraper leur retard.

Pression chinoise

A titre de comparaison, en Chine, le volume d’investissements officiel s’est élevé en 2016 à environ 5000 milliards de dollars (4937 milliards de francs), notamment dans les nouvelles technologies et le développement de l’infrastructure. Cette somme correspond peu ou prou à 43% du PIB du pays, calcule EY.

A l’inverse, toutes les économies ont connu un recul des investissements depuis 1997 en parts du produit intérieur brut (PIB), note EY, préoccupé en constatant que leurs résultats sont comparativement faibles dans la numérisation. «Les chevaux de traits de l’économie européenne doivent veiller à ne pas trop se reposer sur leurs lauriers», avertit Marcel Stalder. Des lacunes «parfois considérables» sont remarquées dans la recherche, l’éducation et la santé.

L’Allemagne (11e), la France (17e) et l’Italie (25e) ne font pas bonne figure. La Grande-Bretagne occupe pour sa part le sixième rang. Cette évolution «montre que la concurrence dans le domaine de la numérisation est rude», selon les auteurs de l’étude.

Outre des investissements ciblés visant à combler les grandes lacunes de chaque pays, Marcel Stalder préconise des conditions cadres fiables pour garantir davantage de croissance.

L’étude EY s’inscrit dans le contexte du «Plan d’investissement pour l’Europe» ou «Plan Juncker». Celui-ci a pour objectif de mobiliser d’ici 2025 des investissements à hauteur de 275 milliards d’euros (314 milliards de francs) en Europe. Elle se base sur les chiffres clés de cinq catégories de croissance: recherche et innovation, numérisation, infrastructure de base, éducation ainsi que santé pour tous les Etats membres de l’Union européenne (UE), la Grande-Bretagne et la Suisse.