La faible présence féminine parmi les gérants de fonds est aussi stupéfiante que déprimante.
#Metoo #timesup #WomensMarch. Ces douze derniers mois ont été marqués par la plus grande révolution en matière d’égalité des sexes depuis le mouvement des suffragettes. L’énergie et la détermination des activistes à travers le monde ont contribué à inscrire les droits des femmes au premier rang des priorités, mais il importe que cette dynamique se traduise en un véritable changement. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, quels sont les progrès qu’il reste à accomplir en matière d’égalité hommes-femmes dans le secteur financier?
La domination masculine dans le secteur de l’investissement a encore de beaux jours devant elle. Les récentes données soulignant la faible présence féminine parmi les gérants de fonds au Royaume-Uni sont aussi stupéfiantes que déprimantes. Les femmes ne représentent que 10% des gérants, tandis que7 % seulement des fonds distribués publiquement dans le monde, pour un total de 4% des actifs, sont gérés par des femmes1. Il faudra indiscutablement de nombreuses années avant que cette mainmise des hommes ne s’atténue.
ne cessera de croître au cours des années à venir.»
Cependant, je suis très optimiste quant à l’avenir du secteur au regard des signes manifestes de progrès que j’ai pu observer tout au long de ma carrière et du nombre croissant de femmes intégrant les équipes de gestion. Les «progressistes» au sein du secteur reconnaissent désormais les avantages qu’apporte la diversité. Le nombre de femmes occupant des postes à responsabilité ne cessera de croître au cours des années à venir. En Europe, j’ai déjà rencontré des responsables d’allocation d’actifs qui insistent sur des gérants de fonds et des équipes de gestion féminines.
Les femmes sont également capables d’obtenir des résultats supérieurs. Des études montrent qu’elles génèrent de meilleures performances que les hommes en diversifiant davantage leurs placements et en adoptant des positions moins risquées2. Cela indique que les femmes disposent de qualités naturelles qui leur permettent d’extraire régulièrement de l’alpha sans prendre des risques excessifs. Si le secteur de la gestion d’actifs parvient à accroître son vivier de talents féminins, nous pourrions enfin assister à l’avènement de gérantes aux premiers rangs du secteur.
J’ai eu la chance de bénéficier du soutien sans faille de ma direction, ce qui m’a donné la flexibilité nécessaire pour assurer à la fois mon rôle de mère et celui de gérante de fonds. D’autres n’ont en revanche pas eu cette chance...
d’avoir des enfants en même temps qu’une carrière.»
Il est indispensable que le secteur multiplie ses efforts pour soutenir les femmes qui choisissent d’avoir des enfants en même temps qu’une carrière, et ce soutien doit aller au-delà du congé de maternité pour aider celles qui ont des enfants en bas âge. La flexibilité encouragera les femmes à devenir gestionnaire de portefeuille et permettra d’accroître la diversité, ce qui est de nature à améliorer la performance des sociétés comme les études le démontrent. Je suis extrêmement attachée à l’idée de pouvoir être une mère tout en menant une carrière. Les femmes ne devraient pas avoir à choisir entre l’un et l’autre. C’est le message que je souhaite communiquer aux jeunes analystes financières qui débutent dans le secteur.
Les entreprises doivent par ailleurs accompagner l’évolution du rôle des parents en accordant cette flexibilité aussi bien aux pères qu’aux mères. Le secteur doit également soutenir les mères qui, souvent après une longue interruption, retournent au travail et dont la réinsertion peut d’avérer très difficile. Des entreprises progressistes commencent déjà à montrer l’exemple en permettant à leurs salarié(e)s de fonder une famille tout en gérant leur carrière, et en renforçant la présence des femmes via leur politique de recrutement.
Je suis très optimiste pour ma fille. Elle grandira probablement dans un monde dans lequel les femmes bénéficieront d’une bien meilleure égalité des chances, que ce soit en matière de salaire, de postes à responsabilité ou de représentation au sein des conseils d’administration. En attendant, les femmes ont encore des plafonds à briser dans le monde de la finance.