La reprise avant toute chose

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

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La reprise est devenue la priorité absolue, même si sa trajectoire reste modulée par les exigences sanitaires.

© Keystone

Après une mise en coma artificiel au milieu du premier semestre, l'économie mondiale est en train de se ressaisir. La dynamique de réouverture permet déjà une reprise de la consommation plus forte que ce que prévoyait le consensus, en tout cas dans les pays développés. Cette forte reprise est permise par la générosité des aides depuis la fin du mois de mars. Aux Etats- Unis, par exemple, le revenu des ménages est aujourd'hui supérieur à ce qu'il était avant la crise. Un processus de révisions à la hausse de la croissance a donc commencé, même s'il est pour l'instant freiné par l'évidence que le virus est toujours là.

Les commentateurs commencent en particulier à s'inquiéter de la situation sanitaire dans le sud et l'ouest des Etats-Unis, où l'épidémie prend une tournure inédite. En effet, l'utilisation de plus en plus massive des tests fait apparaître une forte hausse des cas de Covid-19 dans la population des moins de 50 ans. La mortalité reste heureusement faible et l'écart entre les nouveaux cas (qui flambent) et les nouveaux décès (qui restent assez stables) ne peut que frapper.

La population a appris à connaître le virus, et le niveau de préparation
logistique est sans commune mesure avec celui du début d'année.

Si le processus de réouverture de l'économie est en train d'être remis en cause temporairement dans ces régions, il n'est pas pour le moment question de reconfinement majeur. Tout porte ainsi à croire que l'impact économique du virus restera nettement moindre que celui observé au premier semestre. La population a appris à connaître le virus, et le niveau de préparation logistique est sans commune mesure avec celui du début d'année. De plus, de nombreux vaccins seront déjà très avancés dans la phase III de leur processus de test. Enfin, les risques non seulement économiques mais aussi sociaux et même sanitaires du confinement, motivent une approche beaucoup moins disruptive. Il est par exemple peu probable qu'une éventuelle deuxième vague provoque la fermeture systématique des usines et des chantiers de construction.

Dans ces conditions, le scénario de reprise économique mondial reste valable. Il est porté par les soutiens massifs aux revenus des ménages, par la réouverture des économies (y compris du trafic aérien, en tous cas en Europe) et par les plans de relance déjà votés et à venir. Les Etats-Unis planchent déjà sur un nouveau volet budgétaire à voter à la fin du mois de juillet. En Europe, Angela Merkel et Emmanuel Macron mettent tout le poids politique de l'alliance franco-allemande pour obtenir un accord sur un programme de relance pan-européen de 750 milliards d'euros lors du sommet des 17 et 18 juillet 2020. Cette initiative s'ajoutera aux collectifs budgétaires nationaux qui continuent d'être annoncés, dont un en France cet été. Bref, la reprise est devenue la priorité absolue, même si sa trajectoire reste bien entendu modulée par les exigences sanitaires.

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