La récession globale est elle au coin de la rue?

Philippe Waechter, Ostrum AM

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La baisse enregistrée en février n’est pas une surprise car la question n’était pas sur la direction mais sur l’ampleur du repli.

© Keystone

L’indice de l’enquête PMI pour le secteur manufacturier est tombée à 35,7 en février, bien en deçà du chiffre le plus faible enregistré pendant la crise financière de 2008. L’indice était à 38,8 en novembre 2008.

L’indice du secteur des services est en baisse à 29,6.

La baisse enregistrée en février n’est pas une surprise car la question n’était pas sur la direction mais sur l’ampleur du repli. Les niveaux des deux indices montrent que les mesures de quarantaine prises par le gouvernement ont été suivies. L’économie s’est quasiment arrêtée.

La question est maintenant de savoir comment la situation évoluera dans les semaines à venir. Selon l’enquête Bloomberg Economics, les usines chinoises fonctionnaient à 60 à 70% de leur capacité cette semaine. Les entreprises ont redémarré leur activité, mais cela ne signifie pas qu’elles convergeront rapidement vers leur pleine capacité.

Comme le nombre de personnes contaminées ralentit, l’activité s’améliorera probablement lentement au cours des prochaines semaines. Les indices de l’enquête de mars seront probablement plus élevés mais resteront inférieures à 50. En 2008, l’indice de décembre n’était que de 41,2.

La croissance du PIB baissera au premier trimestre 2020, probablement autour de 2 points de pourcentage (à 4% au premier trimestre?) La comparaison avec 2008 est intéressante. Au quatrième trimestre 2008, la croissance annuelle du PIB était de 7,1 après 9,5 % au troisième trimestre avant de chuter à 6,4% au premier trimestre 2009. Un tel profil ferait tomber la croissance annuelle de 6,1% pourrait ainsi converger vers 4% voir 3% au deuxième trimestre. C’est probablement excessif mais gardons cela à l’esprit.

Le choc négatif sera persistant et l’impact négatif sur l’économie mondiale sera beaucoup plus important que les -0,1% attendus par le FMI.

L’autre question porte sur l’effet d’entraînement sur d’autres pays asiatiques. La plupart d’entre eux dépendent de la dynamique chinoise. Nous avons vu que l’indice japonais de février pour le secteur manufacturier (estimation rapide) était à son plus bas niveau depuis décembre 2012. On peut penser que la Corée du Sud, Taïwan et quelques autres vont être lourdement affectés, peut être avec un peu de délai.

Le dernier point est que nous avons maintenant une mesure de l’impact négatif du coronavirus sur l’activité économique. Elle accroît le risque d’une récession globale car les importations chinoises représentent 11% des importations mondiales. Actuellement, nous ne pouvons pas nous attendre à une politique économique coordonnée à l’échelle mondiale car de nombreux pays, les États-Unis en tête, ne veulent pas être impliqués dans ce type de politique.

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