La note d’après

Igor de Maack, DNCA

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Plus les marchés montent, plus les écarts de valorisation s’étirent. Jusqu’à quand?

Le grand joueur de jazz Miles Davis avait coutume de dire qu’il n’existait pas de fausse note dans le jazz puisque toute fausse note pouvait être «corrigée» par une bonne note, la «note d’après».

Dans ces marchés actions invincibles (records des indices américains salués par Donald Trump) dopés par la manne monétaire, on en vient à se demander quelle note ou quelle partition il faudra jouer après cette progression fulgurante du début d’année et ce, malgré l’épisode du coronavirus. Ce dernier coûtera d’ailleurs à Apple son troisième profit warning de tous les temps.

Certes, Il faut reconnaître que le cycle économique semble résister à tous les mauvais tours joués d’une part par les politiques (guerre commerciale sino-américaine) ou d’autre part par le hasard (crise sanitaire chinoise).

Certains fonds affichent déjà des performances annuelles entre 5 et 10%
en 2020 et plus de 40% en cumulé depuis début 2019.

Les publications de résultats en Europe sont solides (Bouygues, Schneider). Et les entreprises sont par ailleurs toujours friandes d’opérations de croissance externe (rachat d’UBI Banca par Intesa San Paolo et rumeurs dans les télécoms européens).

Dans ce contexte généreux en matière de valorisation boursière, certains fonds affichent déjà des performances annuelles entre 5 et 10% en 2020 et plus de 40% en cumulé depuis début 2019. Tant que les politiques monétaires «protègent» l’investisseur, ce dernier «joue et gagne» à toujours acheter ce qui est cher. A noter d’ailleurs la très belle performance de la plus grosse introduction en bourse en France avec la Française des Jeux (environ 50%). Les plus pessimistes voyaient dans cette opération le chant du cygne du petit épargnant sauf qu’en France il existe quatre millions d’épargnants en bourse contre seize millions de joueurs réguliers au casino.

Malgré des flux négatifs dans les fonds actions depuis de longues semaines, les marchés actions ne cessent de montrer leur attrait et de monter. Dans ce mega-cycle entretenu par des anormalités de politique budgétaire et monétaire, il paraît impossible de ne pas s’intéresser aux actions. Pourtant, plus les marchés montent, plus les écarts de valorisation s’étirent. Jusqu’à quand? C’est aujourd’hui la question pour tout être raisonnable, la fameuse «note d’après» pour les investisseurs en espérant que cette note d’après ne finisse pas en énorme «couac».

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