La Fed déjà en retard sur l’assouplissement monétaire

Sophie Casanova, Edmond de Rothschild

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La détérioration des perspectives pour l’économie américaine n’est plus un risque, mais une réalité.

Comme nous l’anticipions, la Réserve fédérale américaine a baissé de 25 points de base son taux Fed funds ce 18 septembre.

La Fed a suggéré, à nouveau, que ses baisses de taux s’inscrivaient dans une approche préventive, c’est-à-dire prudentielle face aux risques économiques et commerciaux internationaux. Elle continue ainsi à laisser entendre qu’elle n’est plus data dependent. 

Mais le ralentissement de la croissance du PIB américain s’est amorcé depuis le second semestre 2018. Bien plus, le moteur de la croissance, qui est la consommation des ménages, pourrait rapidement s’enrayer avec la hausse du prix du pétrole et la mise en place de la hausse des droits de douane sur l’ensemble des importations en provenance de Chine prévue pour la fin d’année. La détérioration des perspectives pour l’économie américaine n’est plus un risque, mais une réalité. Cela veut dire que les baisses du taux Fed funds ne sont pas un «ajustement de milieu de cycle» comme cherchait à nous en convaincre J. Powell en juillet dernier. Contrairement à ce que pouvaient penser certains investisseurs, la Fed est peut-être déjà un peu en retard dans son cycle d’assouplissement monétaire. 

Par ailleurs on a vu des tensions récentes sur le marché monétaire, même si des aspects techniques expliquent la remontée des taux de court terme, des éléments plus profonds, notamment le niveau insuffisant des réserves excédentaires, sont également à l’œuvre. Cela pourrait obliger la Fed à reprendre prochainement l’expansion de son bilan.

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