La croissance des marchés développés marque le pas

Communiqué, Pictet

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Selon Pictet AM, les matières premières, les marchés non cotés et les marchés émergents devraient augmenter les revenus des investisseurs dans les cinq années qui viennent.

Luca Paolini et Arun Sai partagent leur analyse dans la 10e édition de Secular Outlook, la publication phare de Pictet Asset Management, qui propose des perspectives à cinq ans des marchés mondiaux et des moteurs de rendement.

Selon Luca Paolini, chef stratégiste de Pictet Asset Management, la croissance des marchés développés marque le pas et les cinq prochaines années vont chambouler les approches actuelles de l’allocation d’actifs.

La fin imminente de la phase d’expansion de l’économie mondiale, le durcissement des conditions financières, le pic du marché de l’emploi américain et l’élargissement des écarts de production pointent vers une récession d’ici deux ans, et donc vers un effondrement du rendement des marchés actions.

Selon nos analyses, des opportunités à deux chiffres sont possibles sur les marchés émergents et pour d’autres actifs alternatifs très risqués. Nous identifions de la valeur du côté des matières premières, mais aussi de l’or, des infrastructures, de l’immobilier et du private equity. Les investisseurs vont donc devoir repenser leur allocation d’actifs.

Les actions des marchés émergents, et notamment les actions chinoises, semblent attrayantes, tandis que l’appréciation a priori régulière des monnaies des pays en développement renforce le potentiel de stimulation du rendement des obligations émergentes.

Selon nos prévisions, les matières premières hors énergie pourraient générer un rendement nettement supérieur à l’inflation sur les cinq prochaines années. Nos analyses révèlent que l’immobilier et le private equity devraient tous deux surperformer les actions des marchés développés à notre horizon prévisionnel à cinq ans et donc stimuler la performance des portefeuilles, tandis que l’or et les infrastructures devraient contribuer à diversifier les sources de risque.

Les marchés actions des pays développés sont de leur côté confrontés à une baisse des marges bénéficiaires des entreprises. Entre la hausse des salaires et du prix des matières premières, le renchérissement de l’activité dû au durcissement des réglementations et la perspective d’une plus forte taxation des sociétés, nous nous attendons à une chute des marges sur tous les marchés principaux.

Le rendement des obligations des marchés développés hors Etats-Unis sera quant à lui inférieur à l’inflation sur les cinq prochaines années.

Dans l’ensemble, la poussée inflationniste de 2022 devrait se révéler plutôt brève. Pour autant, la volatilité des rendements restera élevée, entre 2% et 3% dans la plupart des pays développés.

Les difficultés d’approvisionnement dues au covid se résolvent peu à peu et les répercussions de l’invasion russe en Ukraine sur le prix des matières premières commencent à s’atténuer. Les pressions sur les prix devraient donc s’estomper.

Arun Sai, stratégiste multiactifs senior de Pictet Asset Management, ajoute: «La transformation de l’économie Internet et de l’économie numérique se poursuivra dans les cinq années qui viennent et le Web 3.0, nouvelle génération du World Wide Web, va reconfigurer le paysage de l’investissement. Le Web 3.0 propose une fonctionnalité novatrice: un mécanisme intégré qui s’appuie sur des jetons numériques pour motiver financièrement les participants. De plus en plus acceptés pour représenter numériquement une propriété privée en s’appuyant sur la blockchain, ces jetons nous semblent en mesure de s’étendre aux marchés des actifs financiers et des actifs réels, et notamment des actions, des obligations et de l’immobilier. Certains actifs financiers liquides comme des obligations, des actions et des fonds existent déjà sous forme de jetons. On parle alors de «security tokens». Si un nombre suffisant de consommateurs en apprécie les avantages, la transition du réel vers le numérique pourrait se faire rapidement et à grande échelle, brouillant ainsi la frontière entre le monde physique et le monde virtuel. Le «métavers» nous offre un avant-goût d’un avenir possible. Ce marché devrait atteindre environ 800 milliards de dollars vers 2025, grâce notamment à l’adoption du Web 3.0 et des technologies associées. Si nous n’en sommes qu’aux débuts, ce marché représente déjà 50 milliards de dollars et les ventes de NFT (Non Fongible Tokens/jetons virtuels uniques) devraient connaître une croissance à deux chiffres jusqu’en 2030, donnant un bon aperçu de leur potentiel».

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