La blockchain, un moyen sûr de partager les données

Maryline Stiegler, Banque Gonet & Cie SA

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Chronique blockchain. La garantie et le contrôle de la sécurité des données sont devenus des points d’attention essentiels à la bonne pratique du métier de gestion de fortune.

Nous voilà à moins de 6 mois de l’échéance du 31.12.2022, date à laquelle Gérants de fortune indépendants (GFI) et trustees auront dû déposer leur demande d’autorisation auprès de la Finma afin de pouvoir poursuivre leur activité. Le moment est propice pour réaliser un point de situation et relever tout le potentiel de la blockchain pour le partage de données.  

Certains en ont profité pour revoir leur modèle d’affaires, d’autres ont simplement choisi de formaliser des process déjà bien en place. Le formulaire EHP (formulaire d’autorisation à renseigner sur le site de la Finma) a également mis en lumière des thèmes, parfois sous-estimés, telle la nécessité d’adopter une politique de protection des données et de l’intégrer plus globalement dans la stratégie de gestion des risques de l’entreprise.

En effet, la garantie et le contrôle de la sécurité des données sont devenus des points d’attention essentiels à la bonne pratique du métier.

Ces exigences surviennent dans un contexte de transformation digitale engagé depuis plusieurs années. Face à l’augmentation des échanges avec la clientèle, l’utilisation de technologie digitale facilitant les interactions, tout en assurant un niveau de sécurité des données, s’est imposée sans détours.

La technologie blockchain a l’avantage d’utiliser des procédures simples, en intégrant une sécurité plus élevée et surtout auditable en temps réel.

Parallèlement, un nombre croissant de GFI se sont dotés de Portfolio Management Systems (PMS) afin d’optimiser la gestion de leurs portefeuilles dans un contexte de contrôle et de respect des nouvelles exigences en termes de «suitability» et «appropriateness», tout en répondant aux normes de sécurité des données. Dans ce cadre, la qualité de collecte des informations, la sécurité des systèmes de stockage, la sécurisation des données font parties intégrantes de la réflexion à mener par le GFI.  

Les acteurs bancaires sont naturellement très attentifs à ces thèmes, échangeant en permanence avec leurs partenaires GFI. Plusieurs d’entre eux, à l’instar de la banque Gonet qui fut l’une des premières, se sont adossés à la technologie blockchain afin de fluidifier le partage de données dans le cadre de la mise en place et de l’actualisation de la documentation propre au gérant de fortune indépendant. Par ce biais les acteurs bancaires s’assurent une simplification des échanges et surtout sécurisent le partage des informations à disposition.

La technologie blockchain a l’avantage d’utiliser des procédures simples, en intégrant une sécurité plus élevée et surtout auditable en temps réel. L’horodatage infalsifiable des informations, c’est-à-dire le fait de pouvoir lier une date et une heure précise à un évènement donné, est un élément clé de cette technologie bien trop souvent résumée, à tort, au bitcoin. L’utilisation de la blockchain ouvre un vaste éventail de possibilités, et son potentiel dans la compliance bancaire suisse est tout particulièrement pertinent et prometteur. L’identification des interlocuteurs grâce à la sécurisation apportée par la blockchain est un autre atout à considérer dans la lutte contre les fraudes.

Pouvoir échanger et partager des informations dans des cercles privés prend toute son importance face à une clientèle toujours plus encline à utiliser les technologies numériques. A titre d’exemple, l’entreprise suisse Wecan a lancé Wecan Connect, la messagerie instantanée de la gestion privée, permettant les échanges entre les acteurs du secteur en toute sécurité.

L’enjeu de la classification, de la sécurisation et de la sauvegarde des données mérite une attention particulière et la blockchain offre, entre autres, des solutions permettant d’y répondre. Le rôle d’un partenaire bancaire est non seulement d’accompagner les gérants indépendants dans leur réflexion, mais aussi de continuer à mettre à leur disposition des facilités leur permettant de travailler de manière efficiente.