L’optimisme des entreprises vaudoises malgré les obstacles conjoncturels

Jean-Pascal Baechler, BCV

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Sondage BCV: Les PME sont une majorité à juger leur situation bonne (46%), voire très bonne (23%).

Les PME vaudoises restent confiantes malgré la dégradation de l’environnement conjoncturel. Elles sont une majorité à juger leur situation bonne (46%), voire très bonne (23%), selon un sondage représentatif réalisé entre mai et juin dernier par la cellule Etudes et analyses clients de la BCV. Pour l’année à venir, elles sont 50% à se dire optimistes et 16% très optimistes. Et ce, malgré l’inflation, la hausse des prix de l’énergie, la remontée des taux d’intérêt, les difficultés d’approvisionnement, la dégradation de la conjoncture et l’incertitude liée notamment à la guerre en Ukraine.

La reprise envisagée à la mi-2021 s’est donc concrétisée. 30% des PME qui ont répondu font état d’une croissance moyenne au cours des douze derniers mois et 15% d’une forte croissance. De plus, 37% des répondants parlent de stabilité dans leur activité. En revanche, pour une entreprise sur cinq, les douze derniers mois ont été synonymes de baisse de l’activité, baisse moyenne dans 15% des réponses et forte dans 4% des cas. Quelque 236 entreprises ont répondu et la marge d’erreur est de 6,4%.

Les PME vaudoises semblent avoir globalement retrouvé leur degré de confiance d’avant la crise du COVID-19. En particulier, les activités financières, spécialisées ou scientifiques sont plus optimistes que la moyenne. La reprise ne s’étend toutefois pas à toutes les branches. Certaines, fortement touchées par les mesures sanitaires prises pour freiner la propagation du COVID-19, comme l’hôtellerie-restauration ou les activités récréatives, restent pessimistes. Le commerce est aussi prudent par rapport aux perspectives.

Nouvelles préoccupations

En quelques mois, l’environnement économique a été complètement chamboulé. À la mi-2021, la pandémie de COVID-19 et les effets des mesures de protection étaient encore très présents. Cependant, les progrès de la vaccination ouvraient la voie à une amélioration de la situation. La levée de l’ensemble des mesures de protection en Suisse a été annoncée à la mi-février 2022. L’économie mondiale était sur la voie de la reprise et les seuls points noirs résidaient dans des difficultés d’approvisionnement ainsi que dans la hausse des prix des matières premières due à des goulets d’étranglement hérités de la crise du COVID-19 et exacerbés… par la vigueur de cette reprise. Mais, quelques jours plus tard, a débuté la guerre en Ukraine. La conjoncture s’est ensuite dégradée avec les sanctions contre la Russie, la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, les craintes de pénuries ou la remontée des taux d’intérêt.

Les préoccupations des entreprises ont aussi évolué à la suite de ces événements. Si les perturbations des chaînes d’approvisionnement et l’impact sur les prix des matériaux faisaient déjà partie des principales sources d’inquiétude des PME vaudoises il y a une année, s’y sont ajoutées la situation géopolitique mondiale ainsi que l’inflation et l’évolution des prix de l’énergie. Les difficultés de recrutement de même que l’évolution des taux d’intérêt inquiètent également les entreprises.

 

La RSE fait son chemin dans les entreprises vaudoises
L’attention portée à la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) concerne un nombre croissant de PME vaudoises. Près d’un quart (23%) dispose d’une stratégie de RSE, selon un sondage représentatif réalisé entre mai et juin dernier par la cellule Études et analyses clients de la BCV. Parmi les plus grandes (de 50 à 249 collaboratrices et collaborateurs), elles sont même quatre sur cinq (82%). Les toutes petites PME (de 1 à 4 personnes, 22%) et les PME moyennes (de 10 à 49 collaboratrices et collaborateurs, 29%) sont proches de la moyenne, alors que les petites PME (de 5 à 9 personnes, 14%) sont en dessous.
Cette attention varie d’une branche à l’autre. Ainsi, les entreprises de transport, ainsi que celles actives dans les arts et les activités récréatives sont 70% à 80% à disposer d’une stratégie de RSE. De nombreux autres domaines – agriculture, commerce, activités financières et assurances, activités spécialisées et scientifiques, activités immobilières et de services, santé et action sociale – sont proches de la moyenne, alors que d’autres (construction, hôtellerie et restauration) sont en dessous.
Les principaux axes d’attention concernent la réduction de la consommation d’énergie, le développement de produits et services durables ainsi que la mobilité des collaboratrices et collaborateurs. Pour les grandes PME, la réduction de l’empreinte carbone, être un employeur de référence ou veiller à la diversité, notamment des genres, font également partie des priorités.
Toutes tailles confondues, un quart des PME sont d’avis que la clientèle est sensible aux démarches RSE de l’entreprise, même si les questions sur l’impact environnemental, les zones d’approvisionnement ou les partenaires et fournisseurs sont plutôt rares. En outre, seules 16% des PME pensent que leur clientèle est prête à payer plus cher des produits respectueux sur le plan de la RSE. Sur ces questions, attention de la clientèle et propension de celle-ci à payer plus pour des produits et services durables, les grandes PME sont plus affirmatives (respectivement presque toutes et près la moitié de réponses positives) que les autres. (Jean-Pascal Baechler)

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