Alors qu’aux Etats-Unis, l’écrasante victoire de Donald Trump a du moins brièvement remonté le moral, la paralysie politique en France et en Allemagne pèse sur la zone euro. La faiblesse conjoncturelle dans les pays voisins et la faiblesse de l’euro ont contribué aux mesures plus marquées prises par la BNS en décembre. Cela s’explique notamment par la pression sur les prix globalement plus faible, l’inflation suisse cette année sera d’ailleurs même de nouveau légèrement négative.
Dans le contexte de la pression inflationniste globale, l’inflation avait à l’été 2022 atteint son plus haut niveau de 3,5% depuis trois décennies. Depuis, la dynamique des prix s’est apaisé relativement rapidement et nettement plus vite que dans d’autres pays. Depuis septembre, le taux annuel des prix à la consommation est même inférieur au seuil de 1%, dans la moitié inférieure de la marge de fluctuation de 0-2% de la BNS.
Et ce n’est pas tout. En début d’année, l’inflation va encore dégringoler. Cela s’explique par l’adaptation annuelle des tarifs administrés de l’électricité pour les ménages privés. Les fournisseurs d'électricité ont annoncé à la Commission fédérale de l'électricité (ElCom) des baisses moyennes du tarif de base d'environ 10%. En raison de la flambée des prix dans la foulée de la crise des prix de l’énergie de près de 50% au cours des deux dernières années, les niveaux de prix de l'électricité à la consommation dans la plupart des régions demeurent élevés. La première série de baisses de prix, qui devrait se poursuivre l'année prochaine, aura toutefois un effet modérateur de base d'un peu plus d'un demi-point de pourcentage sur l'inflation.
Le taux annuel global se rapproche ainsi de zéro. L'inflation sous-jacente, qui exclut l'énergie et les produits frais et saisonniers, devrait se maintenir à un niveau plus élevé. Toutefois, là aussi, un nouveau ralentissement est probable en cours d'année. Le franc fort prolonge la déflation des prix des biens importés. En outre, les prestataires de services ne signalent constamment aucun besoin de répercussion supplémentaire notable sur les prix. Et la baisse quasi certaine du taux d'intérêt de référence des loyers en mars réduira par la suite la contribution à l'inflation des coûts du logement
Après 2,1% en 2023 et 1,1% au cours de l’année écoulée, nous partons cette année encore une fois d’un fort recul de l’inflation à 0,2%, même si nous estimons que dans certains cas, des valeurs légèrement négatives sont possibles.