L’attrait des emprunts d’entreprises de pays émergents

Wouter Van Overfelt, Vontobel

1 minute de lecture

Pourquoi il vaut la peine de s’intéresser sans attendre aux emprunts d’entreprises des pays émergents.

© Keystone

L’inflation, les tensions géopolitiques et la crise de l’énergie alimentent l’incertitude des investisseurs dans un environnement de marché difficile. Les obligations d’entreprises des pays émergents ont certes gagné en importance ces dernières années, mais restent une classe d’actifs largement méconnue de bon nombre d’investisseurs. Les pays émergents font surtout parler d’eux lorsque les nouvelles sont mauvaises. La baisse de la demande structurelle et la tendance des médias à mettre l’accent sur les points négatifs font grimper les primes de risque pour ces pays.

Les avantages d’une allocation structurelle

A cet égard, les emprunts d’entreprises des pays émergents affichent des fondamentaux bien meilleurs que leurs équivalents dans les pays industrialisés. Bien que les entreprises des marchés émergents aient d’autres défis à relever, leurs taux de défaut ne diffèrent pas radicalement de ceux que l’on trouve dans les pays développés, ce qui démontre à notre avis leur capacité de résistance face aux crises.

La plupart des investisseurs du segment «crossover» sont entre-temps sortis du marché.

De manière générale, les obligations d’entreprises des pays émergents constituent une classe d’actifs très diversifiée avec des investissements qui peuvent couvrir plus de 50 pays différents. Il existe également une grande diversité d’émetteurs, depuis les grandes entreprises publiques qui offrent aux investisseurs un net surplus de rendement pour un niveau de risque quasi souverain, jusqu’aux entreprises privées qui recouvrent aussi bien de grands groupes cotés en Bourse que des petites sociétés privées à croissance rapide. En outre, les pays dont les entreprises se financent en partie via des euro-obligations sur les marchés financiers internationaux se caractérisent généralement par une meilleure qualité de crédit.

Valeur de la classe d’actifs du point de vue tactique

Les évaluations ont considérablement évolué l’année dernière. Le rendement de l’indice de référence (JPM Cembi BD) avoisine actuellement 8%, soit son plus haut niveau depuis 2003 (à l’exception de la crise financière mondiale). Ces 8% sont atteints avec une sensibilité aux variations de taux d’intérêt (duration) relativement modérée d’environ 4,2 ans.

L’année dernière, des sorties de capitaux importantes ont également été enregistrées dans les titres à taux fixe des pays émergents. Selon nous, cela se reflète déjà dans les évaluations et nous estimons que la plupart des investisseurs du segment «crossover» sont entre-temps sortis du marché. Pendant la montée des incertitudes économiques, de nombreux gérants de fonds ont étoffé leurs positions en liquidités. Les émetteurs attendent quant à eux des jours meilleurs pour lancer de nouveaux emprunts. Le manque de nouvelles émissions signifie que la plupart des fonds constituent actuellement des liquidités avec les coupons et les remboursements obligataires. Un jour ou l’autre, ils devront réinvestir cet argent. De leur côté, les émetteurs versent aujourd’hui des rendements nettement plus élevés et doivent offrir beaucoup plus de garanties pour placer leurs emprunts. Tous ces facteurs peuvent conduire une hausse des rendements couplée à une meilleure protection pour les investisseurs.

Face à des perspectives qui s’assombrissent pour l’économie mondiale, les investisseurs doivent réfléchir aux placements qui rémunèrent le mieux les risques encourus. Sur une base factuelle, nous sommes convaincus que des emprunts d’entreprises activement sélectionnés dans les pays émergents peuvent actuellement compléter l’allocation de manière judicieuse.

A lire aussi...