
La hausse des rendements obligataires s’est interrompue avec la publication d’indicateurs attestant d’une modération de l’inflation. Le T-note (4,58% désormais) s’est ajusté de 15pb après la publication de l’IPC de décembre attestant d’une amélioration de l’inflation sous-jacente (3,2% en décembre).
Toutefois, l’ajustement concerne surtout les taux réels. Plusieurs voix du FOMC ont souligné cette évolution et réaffirmé leur intention de réduire les taux cette année. En conséquence, le billet vert perd 0,5% sur la semaine, ce qui profite aux actions européennes (+3%) et aux marchés du crédit. Le rebond du brut, des métaux industriels et de l’or témoigne néanmoins de la persistance du risque inflationniste, compte tenu des hausses de tarifs annoncées.
Croissance et détente des taux
Sur le plan économique, la croissance américaine est restée supérieure à son potentiel en fin d’année. La production industrielle s’inscrit ainsi en rebond de 0,9%m en décembre après les grèves de l’automne. Les ventes au détail hors éléments volatiles (+0,7%) attestent d’une consommation solide le mois dernier. Cela étant, la hausse imminente des tarifs douaniers a probablement incité le consommateur à anticiper ses dépenses. Un contrecoup paraît probable au 1er trimestre, d’autant que les prix de l’essence remontent. En Chine, l’objectif de 5% de croissance semble avoir été atteint. La hausse de l’excédent commercial a soutenu l’activité en fin d’année. L’immobilier et les ventes au détail s’améliorent à partir de niveaux très déprimés.
La publication de l’IPC incite à revenir sur le T-note qui clôt la semaine à 4,60%, soit 20pb sous les sommets de janvier. Le débouclement des positions vendeuses de Treasuries a été violent. Les commentaires de Christopher Waller, membre de la Fed, laissent entrevoir un scénario à trois voire quatre baisses de taux pour la Fed en 2025. L’incertitude reste significative sur l’action de la Fed cette année. L’inflation britannique en repli a accentué le mouvement baissier des rendements longs. Le Gilt efface ainsi sa sous-performance depuis le début de l’année. Le Bund à 10 ans se rapproche de 2,50%. La détente des rendements sans risque profite à l’ensemble des spreads souverains. Le discours de politique générale de François Bayrou en France est bien accueilli par les marchés.
Le spread de l’OAT à 10 ans revient sous le seuil des 80pb. L’Italie cote à 110pb. Le resserrement des swap spreads se poursuit sur le 10 ans au bénéfice des covered bonds et dettes supranationales. Sur le dollar, les spreads émergents se maintiennent proche de leur plus bas.
La demande de crédit reste forte et maintient les spreads autour de 90pb contre swaps. Le primaire est très bien souscrit, et les primes à l’émission corrigent à la baisse. La collecte des fonds de crédit reste bien orientée sur l’investment grade mais s’affaiblit sur le high yield. Les spreads des emprunts notés en catégorie spéculative diminuent néanmoins d’1pb sur la semaine. Intrum est sorti de l’indice XOVER occasionnant un resserrement optique de l’indice. Les actions reprennent franchement le chemin de la hausse avec la baisse des taux qui ravivent la surperformance des valeurs de croissance.
Les publications des banques américaines sont aussi le moteur de la hausse des cours. L’Europe participe au mouvement.