L’économie genevoise fléchit sans rompre

AWP

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«Si l’inflation est attendue pour 2022 à 2,7% en Suisse, celle-ci devrait toutefois se tasser en 2023, à la condition que les effets de transmission aux prix indigènes ne s’enclenchent pas,» indique Valérie Lemaigre, économiste en chef au sein de la BCGE.

Les réactions drastiques des banques centrales face aux incertitudes, à l’inflation, et à l’envolée des matières premières ont surpris les spécialistes de la Banque cantonale de Genève (BCGE). Malgré cela, la santé financière des entreprises comme des particuliers demeure solide avec une possible sauvegarde d’un taux de croissance modéré.

«Si l’inflation est attendue pour 2022 à 2,7% en Suisse, celle-ci devrait toutefois se tasser en 2023, à la condition que les effets de transmission aux prix indigènes ne s’enclenchent pas,» a expliqué mardi en conférence de presse Valérie Lemaigre, économiste en chef au sein de la BCGE. «Après une phase d’accélération de la croissance se justifiant par la reprise après l’épidémie, une phase de décélération s’installe.»

En revanche, l’économiste explique qu’inflation n’est pas récession. «La solidité financière et la compétitivité des entreprises demeurent, de même que l’épargne des particuliers.» Le marché de l’emploi lui aussi est préservé, en témoigne le pic du taux d’emploi atteint à Genève en 2020, et en fonction des secteurs un ralentissement n’est pas non plus à redouter. «En revanche les pouvoirs publics pourraient envisager des mesures ciblées de soutien au pouvoir d’achat afin de s’adapter au contexte macroéconomique,» précise-t-elle.

La Banque cantonale de Genève se montre prudente au sujet de l’immobilier. «La hausse rapide des taux hypothécaires traduit la nervosité des marchés financiers face aux annonces des banques centrales,» relève Urs Ziegler, membre de la direction générale et chef de la division gestion d’actifs de la BCGE. Toujours selon lui, la question de l’activation du risque immobilier est à poser. «C’est une crise en aiguille qui permet de voir ce qui est solide ou non», souligne Blaise Goetschin, directeur général de la BCGE.

Equilibre entre offre et demande, évolution du marché de l’emploi, maintien de l’attractivité de la région font partie des facteurs à analyser pour les trois représentants de l’établissement du quai de l’Ile. «Ces facteurs laissent augurer un arrêt de la hausse trop rapide des prix résidentiels suite à la période post-Covid.» Un choc immobilier ne serait pas à craindre selon eux, néanmoins «la hausse des taux devrait avoir un effet en termes d’arbitrage entre l’immobilier comme bien de rendement et les actifs à revenu fixe, et non comme un frein à l’accès à la propriété.»

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