Investir en faveur de la biodiversité, une priorité

Luc Olivier, La Financière de l’Echiquier

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Orienter les capitaux vers des entreprises responsables qui contribuent à protéger la biodiversité est l’un des enjeux de la gestion d’actifs.

Alors que la COP 15 se déroule à Montréal jusqu’au 19 décembre 2022, l’industrie de la gestion d’actifs s’est emparée du sujet. En amont de ce sommet dédié à la biodiversité, une coalition d’investisseurs internationaux a appelé les Etats à la prise d’objectifs ambitieux et à l’élaboration d’une déclaration, Moving Together on Nature, similaire à l’Accord de Paris.

Protéger la biodiversité, un défi central

La protection et la restauration de la biodiversité est un enjeu collectif. La biodiversité connaît en effet un déclin rapide, les défis sont multiples et urgents. Selon le WWF près de 70% des animaux sauvages ont déjà disparu dans le monde depuis les années 1970. Et plus de 50% du PIB mondial dépendent de la biodiversité et des services écosystémiques. Nous sommes tous concernés et devons modifier nos usages pour atténuer ou réduire les pressions exercées sur la biodiversité, comme l’usage des sols ou les pollutions. La principale difficulté pour l’industrie de la gestion d’actifs concerne la mesure précise des impacts négatifs de nos activités sur la biodiversité, qui est la première étape pour pouvoir la préserver. Ces impacts se révélant à l’échelle locale, il est difficile de les appréhender, mais de nombreuses initiatives émergent. Renforcer notre engagement auprès des entreprises qui intègrent la biodiversité dans leur stratégie, en les accompagnant, peut accélérer la transition. Car, nous sommes convaincus, les entreprises sont les maillons essentiels de la protection de la biodiversité. Autre enjeu d’importance: nous estimons que l’une des conditions essentielles pour y parvenir est de garantir une transition juste, qui prenne en considération les aspects sociaux de la transition.

En 2023, l’inflation aura atteint un plateau et l’économie mondiale devrait ralentir, tirée par l’Europe qui, affectée par la crise énergétique, pourrait entrer en récession.
La finance à impact, un rôle clé

La finance à impact a un rôle clé à jouer en orientant les capitaux vers les entreprises qui déploient des politiques ambitieuses en faveur de la biodiversité ou qui développent des solutions pour la préserver voire la restaurer en répondant aux défis de la déforestation, de la lutte contre la pollution marine ou de l’agriculture régénérative par exemple. Pour les pionniers de l’investissement à impact que nous sommes en France, chercher à embarquer tous les acteurs de l’économie est essentiel. Il est selon nous décisif de soutenir les entreprises  qui apportent des solutions, à l’image de SCA, premier propriétaire forestier d’Europe qui a certifié ses forêts par les standards mondiaux PEFC et FSC et qui déploie une politique de préservation de la biodiversité rigoureuse. Il est aussi essentiel selon nous de soutenir des entreprises pionnières au pouvoir systémique. C’est le cas par exemple de Croda qui produit des ingrédients critiques pour les industries pharmaceutique, agricole et cosmétique, issus en majorité de sources naturelles. Mais il est aussi crucial selon nous d’accompagner des sociétés qui ont amorcé leur transition comme Neste, un raffineur finlandais qui s’est tourné vers le diesel renouvelable. Ce diesel renouvelable est produit à partir de graisses et d’huiles végétales hydrotraitées, et contribue à atteindre les objectifs climatiques en réduisant les émissions de gaz à effet de serre sans modification de véhicule ou d’infrastructure.

Des perspectives encourageantes

Dans notre contexte inflationniste, les valeurs de croissance défensive et de qualité bénéficiant d’un pricing power élevé, les valeurs les plus résilientes à la conjoncture, telles que  AstraZeneca ou L’Oréal, tirent leur épingle du jeu. C’est aussi le cas par exemple du leader de l’imagerie médicale Siemens Healthineers.

En 2023, l’inflation aura atteint un plateau et l’économie mondiale devrait ralentir, tirée par l’Europe qui, affectée par la crise énergétique, pourrait entrer en récession. Mais au niveau mondial des facteurs restent encourageants, comme la baisse des prix des matières premières depuis l’été, le taux élevé d’épargne des ménages et la fin probable de la politique Zéro Covid en Chine. De plus, en zone euro, le système bancaire est bien capitalisé, contrairement à ce que l’on a pu connaître par le passé. Enfin, les valorisations se sont modérées en Europe ce qui offre des points d’entrée sur certains titres de qualité. Si l’on se projette sur un horizon à 3/5 ans, cela peut selon nous constituer un point d’entrée intéressant et contribuer à agir en faveur de la protection et de la restauration de la biodiversité.

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