Investir dans un monde de rendement bas

Salima Barragan

1 minute de lecture

Les placements alternatifs sont essentiels aux portefeuilles, estime Nicola Rawlinson de J.P. Morgan AM.

Taux d’intérêt bas, valorisations des actions élevées; comment repenser les portefeuilles alors que les rendements futurs seront plus bas que ceux du passé? Selon J.P. Morgan AM, la solution se trouve du côté de la classe des investissements alternatifs. Résultats: un potentiel pour améliorer les rendements avec de plus faibles corrélations à long terme. Le point avec Nicola Rawlinson, Head of Investment Specialists for Macro Strategies.

Pour ces prochaines années, le gestionnaire s’attend à des rendements sur un portefeuille balancé 60/40* en euro de 2,7% par an. Sur cette performance nominale, il conviendra encore de soustraire l’inflation pour arriver au rendement réel.

L’environnement s’annonce donc plutôt challenging pour les investisseurs incités à monétiser une plus grande palette de primes de risque: la dispersion des rendements sur la frontière efficiente s’accentue. De même, cette dernière a glissé vers le bas, ce qui signifie qu’à risque égal, le rendement espéré est plus faible. Pensez au tiers des obligations européennes dont les rendements sont aujourd’hui inférieurs à zéro…

L'accent est mis sur les investissements
dans les énergies renouvelables.

J.P. Morgan AM a modélisé différents profils d’investissement en ajoutant à chaque portefeuille modèle une poche de placements alternatifs équivalant à 30% des avoirs. Il s’agit d’un côté pour les profils conservateurs, de placements alternatifs de type obligataire. Et de l’autre, pour les profils agressifs, d’investissements avec un biais marqué sur les actions comme le private equity et les stratégies global macro. Sur le long terme, ces stratégies alternatives sont faiblement corrélées aux actions, même si la corrélation varie selon les périodes. «Elle permettent ainsi d’améliorer le ratio de Sharpe - c’est-à-dire le rendement supplémentaire vis-à-vis d’un investissement sans risque - quel que soit le profil du client initial», analyse Nicola Rawlinson.

En outre, le spécialiste distingue une série de macro thèmes prometteurs pour 2021, tels que l'adoption de technologies, la transition climatique, la croissance de la classe moyenne des pays émergents et les possibilités cycliques de s'appuyer sur un environnement d'expansion, en particulier aux États-Unis et en Chine, grâce à des investissements tels que les petites capitalisations américaines et les assureurs chinois. Des expositions sélectionnées dans les secteurs de la finance, de la consommation de base, des technologies et des services publics à l'échelle mondiale sont quelques-uns des principaux investissements actuels de son équipe. Enfin, dans sa stratégie macroéconomique mondiale durable, l'accent est mis sur les investissements dans les énergies renouvelables, le rail et l'efficacité énergétique des bâtiments en raison des dépenses considérables attendues des États et des entreprises pour assurer la transition climatique.

 

* Réparti avec 60% en actions et 40% en obligations