High Yield – Fini l’Amérique, cap sur l’Asie!

Matthias Jenzer, Quilvest

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Face aux Etats-Unis, les titres asiatiques investment grade affichent le rendement supplémentaire le plus élevé depuis plusieurs années.

©Keystone

L’année dernière, les investisseurs qui détenaient des obligations d’entreprises relativement risquées n’étaient pas à la fête. En particulier, les titres d’émetteurs asiatiques sont largement partis à la dérive – sous le lest de la Chine. Un paradis pour les chasseurs de bonnes affaires!

Dans les cercles de l’investissement à haut rendement, l’Asie a longtemps été jugée inintéres-sante. Elle était contaminée par le manque de confiance à l’égard de la Chine. Surendettement, comptabilité douteuse, danger du népotisme ou rang subordonné structurel des émissions off-shore par rapport aux emprunts obligataires d’entreprises des marchés locaux – les sources de malaise étaient trop nombreuses et les rendements tout simplement trop faibles pour les risques à prendre.

Les entreprises peu actives en Chine ont souvent été pénalisées
à tort et leurs rendements à échéance sont attrayants. 

De toute évidence, l’influence de la Chine sur l’économie domestique asiatique est considérable. Tous les pays ont un lien économique avec l’Empire du Milieu et la situation est encore plus ex-trême sur le marché des obligations d’entreprises, où les entreprises chinoises se taillent au-jourd’hui une part de 50 à 60%. Si cette locomotive vient à patiner, les investisseurs ne voient donc guère de différence selon que leur portefeuille est constitué de titres d’entreprises stables implan-tées en Indonésie ou d’obligations réputées «toxiques» de sociétés immobilières chinoises, par exemple – tout se vend!

Séparer le bon grain de l’ivraie

Face à cet effet d’entraînement, il s’agit de garder la tête froide. Tout ce qui est décrié n’est pas nécessairement mauvais et même les placements très risqués peuvent être intéressants – tout est une question de prix.

Le potentiel à moyen terme est attrayant, et pas seulement dans le segment à haut risque tel que le high yield. En comparaison d’actifs similaires aux États-Unis, les titres asiatiques investment grade, ou encore les obligations d’entreprises ayant une bonne solvabilité, affichent le rendement supplémentaire le plus élevé depuis plusieurs années. Considérant les durées résiduelles beau-coup plus courtes, les risques de taux sont pourtant nettement moindres. Malgré le redressement entamé depuis le début de l’année, le marché à haut rendement renferme encore quelques perles. Les entreprises peu actives, voire totalement absentes, en Chine ont souvent été pénali-sées à tort et leurs rendements à échéance sont attrayants. 

Le moteur chinois

À moyen terme, c’est toutefois la Chine elle-même qui offre les meilleures perspectives. En dehors d’émetteurs de branches variées de l’industrie, l’écrasante majorité des obligations en circulation appartiennent au secteur de l’immobilier. S’il est vrai qu’il faut toujours tenir l’endettement à l’œil et que les risques déjà décrits persistent, les rendements promis sont sensiblement meilleurs qu’il y a un an. 

Aucun secteur ne joue un rôle plus important
que l’immobilier pour l’économie de la Chine.

De surcroît, le gouvernement est appelé à tout mettre en œuvre pour préserver la stabilité du mar-ché immobilier et assurer, en particulier, que les sources de refinancement restent intactes pour les plus grandes sociétés de ce secteur, qui revêtent une importance systémique. Aucun secteur ne joue un rôle plus important que l’immobilier pour l’économie de la Chine. 

En dépit d’un redressement ininterrompu, d’excellentes opportunités d’investissement peuvent toujours être dénichées – il suffit de les saisir!

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