Fiscalité: c’est l’heure de trancher au Japon

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Il faut surveiller la divergence entre le repli des salaires et l’accélération de la hausse des prix à la consommation, qui pèse sur le pouvoir d’achat.

© Keystone

Le gouvernement japonais compte relever la taxe sur la consommation de 8% à 10% en octobre 2019, ce qui entraînera un cycle d’expansion-récession de la consommation des ménages et une hausse de l’inflation l’an prochain, deux éléments intégrés à nos prévisions. Or, le Premier ministre envisagerait de reporter encore cette mesure pour empêcher l’activité de sombrer. La conjoncture envoie de fait des signaux contradictoires: les résultats des enquêtes sur l’économie intérieure restent positifs et la croissance du PIB a surpris à la hausse au premier trimestre, mais la demande extérieure est ralentie et la menace de guerre commerciale monte. La qualité de la croissance du premier trimestre n’était en outre pas très bonne, puisqu’elle procédait d’une chute des importations, précurseur habituel d’un tassement de la consommation. A ce titre, il faut surveiller la divergence récente (peut-être temporaire) entre le repli des salaires et l’accélération de la hausse des prix à la consommation, qui pèse sur le pouvoir d’achat.

Retour des tensions commerciales en Chine

Après une longue phase de détente des tensions commerciales avec les Etats-Unis, qui laissait espérer la conclusion d’un accord entre les deux puissances, le conflit commercial s’est rallumé en mai. Les Etats-Unis ont relevé leurs droits de douane de 10% à 25% sur 200 milliards de dollars de biens chinois et menacent de s’attaquer aux importations chinoises épargnées jusqu’ici. La Chine a riposté en taxant davantage 60 milliards de dollars d’importations américaines. Même si l’impact direct des droits de douane sur l’économie chinoise est mince selon nous, l’effet indirect (montée de l’incertitude, altération de la confiance des entreprises et donc frein à l’investissement) pourrait être plus marqué. Pire encore, la reprise des tensions n’est plus limitée au commerce mais s’étend à une «guerre technologique», avec le durcissement des sanctions visant des entreprises chinoises, parmi lesquelles le géant national de la technologie Huawei, étouffant tout espoir de conclusion d’un accord commercial dans l’avenir proche.

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