Face aux incertitudes, la BCE garde son cap accommodant

Franck Dixmier, Allianz Global Investors

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Dans un contexte de dégradation de la conjoncture et de chute des anticipations d’inflation, la réunion de la BCE de ce jeudi est très attendue par les marchés.

Dans un contexte de dégradation des perspectives conjoncturelles et de chute des anticipations d’inflation de ces derniers mois, la prochaine réunion de la banque centrale européenne du 7 mars est particulièrement attendue par les marchés.  C’est en effet à cette date que la BCE doit mettre à jour ses perspectives de croissance et d’inflation. Lors de sa précédente réunion en janvier, la BCE avait acté du ralentissement, tout en s’interrogeant sur la durée du repli et ses impacts sur les à moyen-terme, estimant qu’il était encore difficile d’avoir des certitudes, comme l’ont montré les Minutes du meeting. Cette fois-ci, elle devrait offrir une analyse plus précise sur l’impact du ralentissement sur les perspectives à moyen terme et sur la probabilité d’un rebond au second semestre. Il sera également intéressant d’observer son analyse sur les causes du ralentissement, purement spécifiques à certains secteurs ou pays européens, ou plus généralement liées au contexte d’incertitudes global.

La probable annonce d’octroi de nouvelles liquidités
devrait profiter en priorité aux spreads périphériques.

La question d’un nouveau programme de liquidité sera l’autre grand sujet de la réunion, alors que 380 milliards d’opérations ciblées de refinancement à long terme (TLTRO) arrivent à échéance en juin 2020. Car si en janvier la BCE ne semblait pas pressée de communiquer sur un possible nouveau plan de liquidité, les récentes déclarations de Benoit Coeuré et Peter Praet, tous deux membres du directoire, augurent d’une évolution sur le sujet. L’impact négatif sur le bilan de la BCE d’un remboursement en 2020 sans nouvelle facilité de liquidité conduirait à un durcissement des conditions monétaires, totalement inapproprié dans le contexte de ralentissement actuel ; nous pensons donc que la BCE devrait annoncer le lancement d’un nouveau programme de liquidité, sans peut être en dévoiler les modalités techniques qui pourraient être annoncées lors d’un prochain meeting. 

En termes d’impact sur les marchés, la révision à la baisse des perspectives de croissance et d’inflation devrait ancrer davantage les anticipations d’une première hausse des taux en 2020, des anticipations de marché avec lesquelles la BCE semble très à l’aise, comme l’ont confirmé les Minutes du comité de janvier. D’autre part, la communication d’une nouvelle facilité de liquidité devrait avoir un effet favorable sur les spreads des pays périphériques, notamment l’Italie et l’Espagne.

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