En 2018, le résultat consolidé des banques en Suisse s’est inscrit en hausse de 4,6% par rapport à 2017, à 65,3 milliards de francs, révèle le Baromètre bancaire 2019.
Les banques en Suisse évoluent dans un environnement économique exigeant, marqué par les incertitudes politiques, les restrictions à l’accès au marché et la mutation rapide des structures de marché. Au vu de la compression des marges et de l’essor de la numérisation dans le domaine financier, la réorganisation structurelle du secteur bancaire devrait se poursuivre ces prochaines années. Mais en dépit des incertitudes, des processus d’adaptation en cours et des défis économiques auxquels elles sont confrontées, les banques ont affiché un très solide développement en 2018. Par rapport à 2017, leur résultat consolidé s’est inscrit en hausse de 4,6 % à CHF 65,3 milliards. Le bénéfice consolidé des 248 banques qui opèrent en Suisse a progressé de 17,3 % pour s’établir à CHF 11,5 milliards. Les actifs sous gestion ont baissé de 4,8 % à CHF 6 943 milliards.
Les banques restent un contributeur clé au succès de la place financière suisse. Elles ont généré en 2018 un bénéfice annuel consolidé de plus de CHF 11 milliards. «Malgré un contexte économique toujours incertain, les banques ont démontré leur efficacité. Les effectifs en Suisse n’ont que faiblement régressé. Selon notre enquête, environ trois banques sur cinq tablent sur une situation de l’emploi stable au second semestre», note August Benz, Vice-CEO de l’Association suisse des banquiers (ASB) et Responsable Private Banking & Asset Management, à propos de la nouvelle édition du Baromètre bancaire.
A fin 2018, on comptait en Suisse 248 banques, soit cinq de moins que l’année précédente. Ce recul concerne les banques régionales et caisses d’épargne, les banques étrangères et les banquiers privés. Le bénéfice annuel consolidé (résultat de l’exercice) a augmenté de CHF 1,7 milliard (+17,3 %) à CHF 11,5 milliards. Le total consolidé des bilans s’est inscrit en léger recul de 0,8 % à CHF 3 225 milliards. Les opérations de crédit demeurent un moteur économique important pour la Suisse. La croissance des crédits hypothécaires nationaux s’est établie à 3,6 % en 2018, soit au-dessus du niveau de l’année précédente (2017: +2,7 %). Les actifs sous gestion ont baissé de 4,8 % à CHF 6 943,5 milliards, en raison principalement de l’évolution des marchés d’actions. Dans le domaine de la gestion de fortune transfrontalière pour les clients privés, la Suisse détient une part de marché de 26,6 % et conserve ainsi sa position de leader mondial.
A fin 2018, les banques en Suisse employaient 90’660 personnes (en équivalent plein temps, sur le territoire national), soit 1,4 % de moins qu’à fin 2017. Ce léger recul s’explique en partie par des transferts d’emplois vers des entités intragroupe non prises en compte dans les statistiques bancaires. Au premier semestre 2019, selon une enquête réalisée par l’ASB, les effectifs sont restés sur cette trajectoire faiblement baissière. La majorité des établissements interrogés anticipent pour ce qui les concerne une situation inchangée de l’emploi au second semestre 2019.
Le Baromètre bancaire 2019 consacre un chapitre approfondi au Wealth Management et à l’Investment Management, qui demeurent des piliers porteurs de la place financière suisse. Si la croissance du Wealth Management est moins forte en Suisse que sur d’autres places financières concurrentes, notre pays n’en affiche pas moins ces dernières années une croissance nette des actifs sous gestion – et ce malgré une densité réglementaire accrue. En 2018, les actifs privés sous gestion dans les banques en Suisse s’élevaient au total à quelque CHF 3 700 milliards, dont CHF 2 300 milliards provenant des activités transfrontalières. Sur les cinq dernières années, les actifs sous gestion transfrontalière ont augmenté de CHF 300 milliards. Cette augmentation concerne les actifs de toutes provenances géographiques.
Les banques en Suisse sont confrontées à de nombreux défis: les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les discussions sur les relations avec l’Union européenne et le refus de cette dernière de prolonger la reconnaissance de l’équivalence boursière de la Suisse, la taxe numérique que prévoit d’introduire l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – autant de sujets qui seront sans doute très prégnants ces prochains mois. Afin d’assurer la compétitivité de la place financière, les banques en Suisse ont besoin de conditions-cadres fiables qui leur permettent de s’imposer dans de nouveaux domaines d’activité malgré les difficultés actuelles. «Compte tenu de la phase de taux bas que nous connaissons et de la pression persistante sur les marges, les banques n’ont d’autre choix que de se focaliser sur les domaines d’activité à fort potentiel de croissance, comme par exemple la finance durable», affirme Martin Hess, économiste en chef à l’ASB.
Focalisation de la place financière sur la numérisation
Les banques en Suisse doivent disposer d’un cadre optimal pour pouvoir exploiter à leur profit les profonds changements qu’entraîne la numérisation dans la chaîne de création de valeur. L’ASB s’engage activement pour que ses membres évoluent dans un écosystème compétitif: à cet effet, elle a publié par exemple un Guide «Cloud», ou encore un Guide pratique pour l’ouverture de comptes Entreprises lorsque les entreprises concernées sont liées à la blockchain. L’innovation, si importante pour les banques, trouve sa source aussi bien dans la concurrence avec les entreprises Fintech et les entreprises liées à la blockchain que dans la coopération avec elles. Les actifs numériques (p. ex. les monnaies électroniques), le cloud banking, l’open banking et les applications de l’intelligence artificielle sont dans le radar des banques.
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