ESG: la meilleure opportunité pour la gestion active

AXA Investment Managers

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«Les investissements ESG pourraient s’avérer être des précurseurs pour la branche de gestion active», affirme Matt Christensen d'AXA Investment Managers.

Investir activement ou passivement? Cette question a déjà alimenté d’innombrables articles et analyses. Une chose est sûre en tout cas: ces dernières années, les stratégies passives ont remporté la mise. Fin avril 2019 s’est produit ce qui semblait encore bien lointain en 2007: les placements passifs en actions nationales sur le marché US ont alors atteint la parité avec les valeurs patrimoniales actives correspondantes. Nul doute que les coûts sont un facteur important pour le succès de stratégies passives, et les répercussions sur la gestion de fortune active sont chaque jour plus évidentes, car la pression sur les taxes va continuer d’augmenter.

«Certes, les Asset Manager actifs ont perdu le combat contre les stratégies passives de placement en matière de coûts, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont plus une forme de placement attrayante pour les investisseurs», affirme Matt Christensen, Global Head of Responsible Investments chez AXA Investment Managers. Car les investissements ESG sont un argument convaincant pour une gestion active: «Les investissements ESG ont une importance centrale pour réaliser les objectifs de protection climatique et pourraient s’avérer être des précurseurs pour la branche de gestion active. En effet, celle-ci vise des objectifs plus élevés que le prix pour ses investissements. Les investissements ESG peuvent induire des changements durables dans les entreprises et contribuer ainsi à atteindre plus facilement ces objectifs.»

Les gestionnaires actifs se trouvent dans une position idéale pour établir un dialogue continu avec les entreprises aux niveaux décisionnels les plus importants et donc pour implémenter des processus qui contribuent à une meilleure durabilité. «Et cela dépasse de loin le screening ESG», indique Christensen. «Nous parlons de véritables partenariats entre investisseurs et entreprises, qui se voient renforcés par le fait que les gestionnaires actifs peuvent revoir ou réduire leurs positions si une entreprise ne fait aucun progrès en matière de critères ESG.

Christensen décrit ainsi un facteur que les gestionnaires passifs ne peuvent pas reproduire. Les stratégies passives se réfèrent à une série de critères réglementaires remplis ou non par les entreprises. Il arrive que les changements soient pris en compte tardivement dans les réorientations annuelles – il en va autrement en cas de gestion active, qui réagit rapidement aux soubresauts du marché et qui peut modifier l’allocation d’actifs en conséquence. «Les gestionnaires actifs ont alors un avantage évident, car ils peuvent influencer les modèles commerciaux et les pratiques des entreprises pour viser une meilleure durabilité au lieu de les ignorer ou de les exclure», affirme Christensen.

Focalisation sur le reporting et la communication

Un des principaux défis pour la branche reste de quantifier les effets positifs des stratégies ESG. Nombre de gestionnaires de fonds renvoient à cet égard à un cadre ESG ou à une liste de standards à respecter. «Dans leur forme actuelle, ceux-ci sont toutefois trop imprécis pour véritablement donner aux investisseurs l’impression que leur placement n’est pas uniquement synonyme de rendement mais contribue aussi à un monde meilleur», poursuit Christensen.

Investir durablement signifie dans la pratique suivre une approche stratégique, identifier des grandes tendances durables et obtenir, outre des effets quantifiables, des revenus des placements. «Les gestionnaires actifs ont clairement les outils nécessaires à cet égard. Ceux-ci doivent maintenant être utilisés plus efficacement, que ce soit par une communication en temps réel des décisions, un meilleur reporting ou d’autres moyens permettant d’indiquer comment leurs investissements entraînent de réels changements», affirme Christensen.

Les gestionnaires actifs de demain seront définis par un reporting clair, systématique et comparable. Si les gestionnaires actifs surmontent les assauts permanents des stratégies passives et veulent atteindre des objectifs de durabilité, ce projet devrait être mis en oeuvre rapidement, estime Christensen. Pour lui, un horizon pragmatique de 3 à 5 ans pour ce changement d’allure est décisif. «Il ne s’agit pas seulement de préserver le secteur de la gestion active d’un redimensionnement. Il s’agit surtout de s’assurer que le capital est placé efficacement pour obtenir de vrais changements environnementaux et atteindre des objectifs globaux et essentiels en matière de durabilité. La bonne nouvelle est que les investisseurs demandent précisément la même chose. Ils partagent ce point de vue – à nous de leur fournir ce dont ils ont besoin», conclut Christensen.

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