Les données conjoncturelles doivent être étudiées avec soin. La croissance du PIB au premier trimestre 2025 est gonflée par des effets d’anticipation en prévision de droits de douane à l’importation de biens aux Etats-Unis. Les chiffres de production et d’exportation du secteur pharmaceutique sont très parlants. Rien qu’en mars, la production de ce dernier s’est envolée de 60% par rapport au mois précédent. Les chiffres du commerce extérieur en avril indiquent désormais une nouvelle chute marquée des exportations vers l’Amérique. Le flou règne toujours quant à la façon dont ce secteur exportateur majeur sera frappé par la politique commerciale de la Maison Blanche. Les stimulants pour la conjoncture intérieure restent d’autant plus importants. La politique monétaire expansionniste de la BNS a entraîné une forte hausse des permis de construire. En termes nominaux, le volume de construction résidentiel autorisé progresse de plus d’un tiers par rapport à 2023. Comme en 2015, l’appréciation du franc vient doper le pouvoir d’achat des ménages. L’enquête du Seco sur le moral de ces derniers conclut que les consommateurs restent très soucieux de l’état de l’économie mondiale, mais continuent d’estimer que leur propre situation financière reste avantageuse.
En se basant sur le taux de variation annuelle de l’indice suisse des prix à la consommation, nous sommes à l’orée d’une brève phase de légère déflation. Principale raison: l’association de l’appréciation du franc suisse et du recul des prix à l’importation et des énergies fossiles. Lors des dix années précédant la pandémie, la Suisse a traversé quatre phases de déflation. Tel un écho à cette période que l’on croyait révolue, la BNS pourrait faire passer son taux directeur en territoire négatif cette année.
Actions
Vendre en mai et s’en aller?
Suisse
- Nouveau mois de sous-performance pour les actions helvètes, les petites capitalisations surperformant les grandes et les devançant depuis début 2025.
- Le marché est désormais également au-dessus de la plage neutre en termes de valorisation.
Zone euro
- Les actions de l’UEM font jeu égal avec les américaines en mai. C’est le seul grand marché en hausse de plus de 10% depuis le début d’année.
- La crainte d’une hausse des taxes douanières a causé une très brève correction. Après leur report de juin à juillet, le marché s’est repris et a de nouveau surperformé l’américain.
- La valorisation du marché européen croît et dépasse les moyennes historiques. Le taux de décote par rapport à l’américain reste toutefois significatif.
Etats-Unis
- Un mois de mai très positif pour le marché américain. Volte-face côté taxes douanières sur les importations chinoises et report de droits plus élevés pour l’UE ont joué.
- Parti de très bas en avril, le marché reprend près de 20% – l’un des rebonds les plus rapides et marqués de l’histoire.
- Le marché américain est ainsi redevenu très cher. Seules les petites capitalisations évoluent dans la plage de valorisation normale.
Marchés émergents
- En mai, les marchés émergents affichent une performance positive.
- Les valorisations restent justes et bien inférieures à celles des grands marchés.
Royaume-Uni
- En mai, le marché britannique a sous-performé les autres de par son caractère très défensif.
- Il profite toujours d’une faible valorisation.