Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Jeffrey Hochegger, Raiffeisen Suisse

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Novartis convainc une fois de plus et relève ses prévisions, ce qui soutient le marché suisse. Le bilan des 100 premiers jours du nouveau gouvernement états-unien est toutefois décevant.

Les résultats des entreprises helvètes soutiennent la Bourse suisse

Pour ce premier trimestre les investisseurs ont eu peu à redire, ce qui leur a remonté le moral. La grande banque UBS a certes gagné moins au premier trimestre en glissement annuel, mais elle a tout de même surpassé les prévisions des analystes. Le groupe pharmaceutique Novartis a bien commencé l’année. Comme lors des trimestres précédents, il dépasse les attentes du marché et revoit ses prévisions à la hausse. Plusieurs facteurs expliquent les raisons de la réaction plutôt modérée du marché. En effet, les actions ont fait déjà nettement mieux que le marché global cette année. De plus, certains génériques devraient peser, pendant le deuxième semestre, sur les ventes de médicaments à haut chiffre d’affaires. Par ailleurs, la situation des droits de douane états-uniens sur les médicaments est tout sauf claire. L’entreprise de technologies et de services Logitech a certes réalisé un chiffre d’affaires inférieur aux prévisions du marché lors de l’exercice clôturé fin mars, mais elle a surpassé les prévisions de bénéfice. L’attention des investisseurs devrait toutefois se porter sur l’évolution des droits de douane états-uniens, car Logitech fabrique en Asie une grande partie de ses produits vendus aux Etats-Unis. Alors que les chiffres du fabricant d’ascenseurs et d’escaliers roulants Schindler ont été bien accueillis, les investisseurs ont réagi avec prudence concernant le spécialiste des implants dentaires Straumann. Des signes mitigés proviennent du secteur de la chimie. Ainsi, tout en augmentant sa marge, Clariant a maintenu son chiffre d’affaires pendant les trois premiers mois de l’année et ne change pas ses prévisions sur l’année. Chez Ems-Chemie, le repli de la conjoncture se traduit par une baisse du chiffre d’affaires en glissement annuel. Parallèlement, l’entreprise a bénéficié d’une évolution positive des nouvelles affaires. La société Bucher a, elle aussi, accusé des entrées de commandes supérieures à celles enregistrées pendant l’exercice précédent, surpassant ainsi les prévisions des analystes. Pour l’année en cours, cette entreprise industrielle s’attend à un chiffre d’affaires et à un bénéfice équivalents en glissement annuel. S’agissant des chiffres trimestriels de SIG, les investisseurs ont réagi de manière prudente. Alors que le chiffre d’affaires a dépassé les prévisions, le bénéfice d’exploitation est resté légèrement à la traîne. Le résultat d’exploitation est toutefois assombri par un litige opposant SIG à son principal actionnaire, même si aucune nouvelle information n’a été publiée à ce sujet.

La Deutsche Bank convainc

Ses actions se portent bien, à l’heure actuelle. Rien que cette année, leur valeur a grimpé de plus de 40% et se situe à son plus haut niveau depuis octobre 2015. Les derniers chiffres trimestriels en sont à l’origine. Cette année, la banque a réalisé son plus gros bénéfice trimestriel depuis quatorze ans. Outre l’investment banking, sa maîtrise des coûts a également été déterminant.

Les 100 jours de Trump ont détruit de nombreuses fortunes

Les espoirs placés dans le 47e président des Etats-Unis, Donald Trump, se sont envolés. Les Etats-Unis sont devenus les Etats divisés d’Amérique. La Bourse le reflète également. La confiance dans un pays se reflète parfois dans sa monnaie. Pendant les 100 premiers jours du deuxième mandat de D. Trump, le dollar a perdu un peu plus de 9% par rapport au franc suisse. L’indice boursier large S&P 500 a également chuté d’un peu plus de 7%. Le fait que les rendements aient, eux aussi, nettement fléchi durant cette période indique que le marché s’attend à un abaissement prochain des taux d’intérêt en raison du ralentissement de la dynamique conjoncturelle.

Est-ce que «Sell in May» s’appliquait déjà en avril cette année? 

Comme chaque mois de mai, l’adage boursier le plus connu, «Sell in May and go away», a actuellement le vent en poupe. Cette année, la situation est toutefois un peu compliquée. En raison du plongeon des cours début avril, il semble à première vue que les ventes aient été anticipées. Un deuxième regard montre toutefois que les marchés des actions se sont nettement redressés depuis leurs plus bas d’avril. Nous profitons de ce mouvement pour réduire la part des actions suisses d’une surpondération tactique à une position neutre. Il faut s’attendre à ce que les incertitudes autour de la politique douanière et commerciale états-unienne persistent. Nous conservons le produit de la vente sous forme de liquidité afin de pouvoir saisir les opportunités futures.

Graphique de la semaine

Investir est toujours lié à des émotions. L’évolution de la volatilité en est une illustration frappante. Avec le «Liberation Day» aux Etats-Unis et les annonces de droits de douane qui en découlent, le baromètre de la peur VIX a grimpé en flèche, des ventes paniques ont parfois eu lieu. Bien que la baisse observée au fil du mois montre que les investisseurs s’accommodent du nombre accru de fluctuations, le VIX se situe toujours à un niveau nettement élevé. En tant qu’investisseur, il faut toujours avoir les nerfs solides.

GROS PLAN

Snap sous pression

Cette entreprise de technologies et de services, qui exploite l’application de messagerie Snapchat, a certes dépassé les attentes en matière de chiffre d’affaires, mais a renoncé à présenter des perspectives en raison des incertitudes économiques. Les investisseurs font chuter ses titres.

LE PROGRAMME

Décision sur les taux d’intérêt états-uniens

Le 7 mai, la Fed décidera de sa future politique monétaire. Nous ne nous attendons pas à une baisse des taux d’intérêt.

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