Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Jeffrey Hochegger, Raiffeisen Suisse

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S’agissant de l’inflation américaine, la mauvaise surprise tant redoutée par de nombreux investisseurs n’a pas eu lieu. Cela a permis aux marchés des actions de reprendre du poil de la bête.

Bourses favorables

Après un début d’année en demi-teinte, les marchés des actions ont évolué à la hausse, dès le milieu de la semaine. Cela est aussi dû aux résultats solides du secteur financier et à l’apaisement des craintes inflationnistes qui pourraient toutefois être ravivées par le renchérissement du pétrole brut. Le baril (Brent) a atteint temporairement le prix de l’été dernier, près d’USD 83 ce qui est dû à la baisse plus forte que prévu des stocks de pétrole brut américains et aux récentes sanctions de Washington contre la Russie. Du côté des entreprises, c’est Lindt & Sprüngli qui a apporté de bonnes nouvelles en Suisse. La forte position du producteur de chocolat sur le marché lui a permis une embellie en 2024: son chiffre d’affaires a augmenté de 5,1% et a dépassé les 5 milliards de francs pour la deuxième fois dans son histoire. L’entreprise a donc revu à la hausse ses perspectives pour cette année. Chez Richemont aussi, tout s’est bien passé. Le groupe de produits de luxe a surpris en augmentant son chiffre d’affaires de 10% à l’équivalent de CHF 5,7 milliards pendant le trimestre de Noël. Ses actions ont donc augmenté de 16% jeudi. Geberit a répondu aux attentes des analystes. Malgré la morosité du secteur européen de la construction, le fabricant de matériel sanitaire a réalisé, l’an dernier, presque le même chiffre d’affaires qu’en 2023. Ces prochains mois, Geberit s’attend à ce que la demande se stabilise. Le gérant de fortune Partners Group a progressé en termes d’afflux de fonds et d’actifs sous gestion, mais n’a pas répondu aux attentes. Bossard continue de ressentir le repli de la conjoncture. Le chiffre d’affaires du spécialiste de la connectique a baissé de 7,7%. C’est surtout l’activité américaine qui constitue un frein.

Les grandes banques américaines brillent

L’an dernier, JPMorgan Chase a gagné USD 58,5 milliards, un chiffre jamais atteint auparavant grâce au climat boursier favorable et à l’économie américaine solide. Suite aux bonnes affaires dans le secteur de l’investment banking, Wells Fargo, Morgan Stanley et Goldman Sachs se sont bien portées aussi. Cette dernière a enregistré un excédent d’USD 14,3 milliards en 2024. Ce sont deux bons tiers de plus qu’à l’exercice précédent, où les bénéfices s’étaient effondrés. Les investisseurs se sont montrés séduits par ces chiffres d’affaires. Les actions ont progressé de 2% à 7% le jour de leur publication. Dans le sillage des grandes banques américaines, les titres UBS étaient, elles aussi, recherchés en Suisse.

Une inflation tenace

Comme prévu, les prix à la consommation américains ont augmenté de 2,9% en décembre, après un taux de 2,7% le mois précédent. Petite lueur d’espoir: l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et des denrées alimentaires. Elle est passée de 3,3% à 3,2%. Au vu de ces données et des risques inflationnistes liés à la politique annoncée par Donald Trump, ce n’est pas demain la veille que les taux directeurs américains vont baisser. La situation est similaire en Grande-Bretagne où le renchérissement a chuté de manière surprenante de 2,6% à 2,5%. Néanmoins, il reste supérieur à l’objectif de la Bank of England (BoE).

L’Allemagne est en récession

Selon l’Office fédéral des statistiques, l’économie allemande s’est contractée de 0,2% en 2024, donc en récession depuis deux ans. Les principales raisons sont les consommateurs inquiets malgré des salaires réels plus élevés, l’industrie affaiblie, les exportations en baisse et la crise politique à Berlin. Les perspectives sont également sombres pour 2025. Le déficit public laisse peu de place aux mesures de relance budgétaire. De plus, les perspectives d’exportation devraient encore s’assombrir avec l’arrivée de Donald Trump. Néanmoins, les économistes prévoient une mini-croissance de l’économie.

La Chine enregistre un pic d’exportations surprenant en décembre

Avec +10,7% en glissement annuel. Pour l’ensemble de l’année 2024, il en résulte une hausse de 5,9% et une valeur record de l’équivalent de plus de CHF 3,3 mille milliards. Les importations ont aussi progressé, mais seulement de 1,1%. Le principal partenaire commercial de l’Empire du Milieu était la Russie, sanctionnée par l’Occident.

Graphique de la semaine

La thématique de l’IA a permis au fabricant de puces TSMC d’enregistrer des résultats records au dernier trimestre 2024. Parallèlement, l’entreprise a laissé entrevoir une nouvelle hausse des bénéfices. L'action reste néanmoins cotée en dessous de son plus haut historique: beaucoup est déjà intégré aux prix. Le même phénomène a été observé récemment concernant les valeurs du leader de la branche Nvidia. Le Philadelphia Semiconductor Sector Index (SOX) qui comprend les 30 plus grands fabricants de puces négociés aux Etats-Unis, tend donc à évoluer latéralement depuis son pic historique, l’été dernier. Il s’avère, une fois de plus, que tout engouement (boursier) touche à sa fin, tôt ou tard.

GROS PLAN

10 ans de choc du franc

Le 15 janvier 2015, la BNS avait créé la surprise en supprimant le taux plancher de l’euro à CHF 1,20. Depuis lors, la monnaie unique a perdu près d’un quart de sa valeur.

LE PROGRAMME

WEF 2025

Du 20 au 24 janvier, le Forum économique mondial (WEF) se tiendra à Davos. Il réunira des acteurs importants de la politique, de l’économie et de la société.

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