Les bourses sont dans l’expectative: les marchés des actions manquent d’impulsions. L’actualité est mince, les marchés se consolident. La retenue des investisseurs est liée d’une part à la bonne année boursière 2024 et d’autre part, les entreprises ressentent la conjoncture en repli. Ainsi, le groupe d’électrotechnique Carlo Gavazzi a enregistré, ce trimestre écoulé, un tiers de chiffre d’affaires en moins. Les entrées de commandes ont diminué de près de moitié. Idorsia, le groupe de biotechnologie, se bat même pour sa survie. Sur 800 postes, 270 doivent être supprimés, après que les effectifs avaient déjà diminué de plus de 400 personnes, l’an dernier. Les négociations avec une partie non nommée sur les droits mondiaux pour l’aprocitentan, un médicament contre l’hypertension, constituent une lueur d’espoir et en contrepartie, Idorsia a perçu un droit d’exclusivité de 35 millions de dollars.
Premières indications douanières: l’un des premiers actes officiels du nouveau président Donald Trump sera d’augmenter les droits de douane à l’importation de 25% pour le Canada et le Mexique, et de 10% pour la Chine. Ces mesures sont motivées par une action insuffisante contre le trafic de drogues et d’êtres humains à travers la frontière. L’impact des droits de douane est indéniable, puisque 83% des exportations du Mexique et 75% de ceux du Canada sont destinées aux USA. Reste à voir si seules les entreprises étrangères seront concernées. Dans un premier temps, les actions des constructeurs automobiles Ford, General Motors et Stellantis, la maison mère de Chrysler, ont fléchi. En fin de compte, le consommateur américain devra débourser davantage.
Malgré le renchérissement, le moral des consommateurs américains est bon: ils sont dans leur élément, ils consomment. Le moral s’est nettement amélioré en novembre. Est-ce dû à l’issue nette des élections ou à des raisons saisonnières? L’avenir nous le dira. Aujourd’hui, le «Black Friday» marque le début de la saison de Noël, déterminante pour le commerce de détail. Un bon moral ne fera pas de mal, car les prix aux Etats-Unis augmentent de nouveau plus fortement, comme le montre l’indice PCE, considéré par la Fed comme la mesure privilégiée de l’inflation. L’inflation annuelle est passée à 2,3% soit 0,2 point de pourcentage de plus que le mois précédent. L’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) a grimpé de 0,1 point de pourcentage à 2,8%.
La demande de PC stagne: l’industrie informatique est en pleine mutation. Pour profiter pleinement des avantages de l’intelligence artificielle (IA), de nombreux ordinateurs devraient être remplacés. Les clients hésitent encore, comme le montrent les résultats trimestriels des fabricants d’ordinateurs Dell et Hewlett Packard (HP). Les deux ont manqué les estimations des analystes et les prévisions pour ce trimestre ont aussi été inférieures aux attentes. La seule note positive sont les serveurs d’IA livrés aux centres de calcul. Ils restent demandés.
Indice Ifo: le moral des entreprises allemandes s’assombrit de nouveau. Après un bref rebond en octobre, l’indice Ifo du climat des affaires a de nouveau reculé en novembre. Ce changement d’humeur s’explique par l’élection présidentielle américaine et la menace de droits de douane punitifs sur les importations, l’échec de la coalition tricolore et les incertitudes politiques en France.
VW quitte la région ouïghoure: après avoir vendu son usine exploitée avec le groupe public chinois Saic. Le site de production est situé dans la région ouïghoure du Xinjiang et a fait l’objet de critiques pour des violations des droits de l’homme. Les enquêtes n’ont toutefois pas révélé d’indices de travail forcé. Avec cette vente, VW tire un trait longtemps attendu car depuis 2019, plus aucune voiture n’est produite au Xinjiang. Mais les problèmes de VW de taille car les fermetures d’usines sont aussi d’actualité en Europe Ces incertitudes pèsent sur ses actions, tombées cette semaine à leur plancher depuis 14 ans. Et cela ne semble pas fini.
Graphique de la semaine
Komax a récemment repoussé de deux ans ses objectifs pour 2028. La faute au contexte de marché ardu auquel est confronté le fabricant de machines de traitement de câbles pour l’industrie automobile. Aucune amélioration n’est en vue, la situation conjoncturelle reste tendue, mais ses actions ne semblent pas être impactées par cette mauvaise nouvelle. Est-ce le signe que les titres ont atteint leur plancher? En effet, elles ont perdu environ deux tiers de leur valeur depuis leur plus haut niveau en 2023 et intègrent déjà certaines évolutions dans leur prix.
GROS PLAN
«Just Eat» fait ses adieux
Le 24 décembre est le dernier jour où les actions du fournisseur de produits alimentaires seront négociées à la Bourse de Londres. Le retrait est motivé par des raisons de coûts. Les titres restent cotés à la Bourse d’Amsterdam.
LE PROGRAMME
Inflation suisse
Le 3 décembre, les plus récents chiffres de l’inflation suisse seront publiés. Dernièrement, la tendance était à la baisse.