Collecter des primes d'option

Salima Barragan

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La pandémie intensifie la chasse au rendement. Avec Eddie Cheng de Wells Fargo AM.

«Savez-vous ce qui me fait le plus plaisir? C'est lorsque mes dividendes me sont versés», disait Rockefeller au début du XXe siècle. Quelle formule aurait-il adopté lors d’une crise similaire au COVID-19, alors qu’un nombre important de sociétés ont suspendu ou réduit leur dividende sur l’année 2020? Selon CNBC, les réductions de dividendes ont atteint 220 milliards de dollars. Lorsque les taux d'intérêt sont très bas et que les dividendes des entreprises sont sous pression, les gestionnaires conçoivent de nouvelles stratégies de rendement. Eddie Cheng, responsable de l'équipe de gestion des portefeuilles internationaux multi-actifs chez Well Fargo AM, fait le point.

Inflation et obligations ne font pas bon ménage

L'indice américain des prix à la consommation a enchaîné pour le mois de juillet une cinquième hausse consécutive, mais de magnitude plus faible que les précédentes. Ce qui fait dire à beaucoup d’experts que l’inflation sera transitoire. Mais les minutes des récentes réunions de la Fed suggèrent déjà la fin de leur politique monétaire accommodante. Que faire si l'inflation s'installe plus durablement que prévu? «La demande de produits à taux fixe pourrait se réduire», déclare Eddie Cheng, qui voit actuellement très peu d'opportunités dans la classe d'actifs obligataires du point de vue de l'allocation d'actifs. «Les écarts du crédit européen de qualité sont si serrés qu'une reprise semble moins probable. À l'heure actuelle, dans un contexte multi-actifs, nous considérons que les actions offrent une hausse plus intéressante que le crédit», déclare le gérant, qui pense également que les rendements obligataires européens pourraient être à la traîne de leurs homologues américains à la hausse.

«La crise nous a montré que les dividendes sont volatils, il est donc logique de diversifier nos sources de revenus.»
Les conséquences de dividendes sous pression

Avec des rendements obligataires tombant à zéro, les dividendes sont devenus une nouvelle source de revenus dans les portefeuilles ces dernières années. Mais depuis, le confinement a obligé les entreprises à suspendre ou à réduire leurs dividendes de plus de 12% en moyenne, avec des disparités régionales: les États-Unis, la Chine et la Suisse s'en sortent mieux, tandis que les entreprises britanniques et européennes sont les plus touchées par les réductions.

Ajouter des options aux stratégies axées sur le revenu

La collecte de dividendes, mais aussi de primes d'options par le biais d'une stratégie de sur-souscription d'options d'achat, permettra non seulement d'augmenter le niveau de revenu du portefeuille, mais aussi de lisser le flux de revenu dans le temps: «La crise nous a montré que les dividendes sont volatils, il est donc logique de diversifier nos sources de revenus», déclare Eddie Cheng.

Une fois la crise terminée, les entreprises reprendront leur programme de dividendes: «la stratégie d'option de revenu est complémentaire aux dividendes tout au long du cycle économique», conclut-il.