Bonne chasse!

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Première semaine de l’année dominée par l’appétit pour le risque. Signes de convergence des marchés actions. Retour en force des obligations.

Après une année 2022 difficile, nous souhaitons à tous nos lecteurs une année 2023 prospère. La première semaine a vu le retour de l’appétit pour le risque, grâce à des données permettant d’espérer une politique monétaire moins agressive. Aux Etats-Unis, le rapport de décembre sur l’emploi non agricole a révélé une baisse surprenante de la hausse annuelle des salaires, à 4,6% contre 5% attendu. Cette moindre augmentation des salaires et la diminution du nombre d’heures travaillées reflètent la faiblesse des enquêtes de l’ISM concernant l’activité de décembre, l’activité dans le domaine des services s’étant contractée pour la première fois depuis 2009 (hors pandémie).

Si l’emploi résiste dans les petites et moyennes entreprises américaines, le nombre des licenciements au sein des grandes entreprises – en particulier dans les secteurs liés à la technologie et à la construction – constitue un autre signe de ralentissement. En outre, l’indice Baltic Dry, considéré comme un indicateur avancé de l’activité mondiale, a fortement chuté la semaine dernière. A ce stade, le principal facteur justifiant encore l’agressivité de la Fed est l’étroitesse du marché du travail, les offres d’emploi dépassant largement le nombre de chômeurs.

Alors que ces données ont entraîné une baisse significative des rendements des bons du Trésor américain, la semaine écoulée a marqué la fin des obligations à rendement négatif au niveau mondial, les rendements des obligations d’Etat japonaises (JGB) ayant augmenté à toutes les échéances (nous restons négatifs vis-à-vis des JGB). Quant aux marchés actions, leur orientation dépendra de la saison de publication des résultats du quatrième trimestre, qui débute cette semaine. Environ 20% des entreprises du S&P 500 ont déjà communiqué leurs anticipations et le marché n’attend qu’une baisse modérée de la croissance des bénéfices par action. Les primes de risque devraient converger et les actions américaines sous-performer cette année, comme ce fut déjà le cas la semaine dernière. Cette semaine, l’évolution des prix à la consommation américains permettra de clarifier les perspectives d’inflexion de la Fed. Sur le plan politique, l’élection aux forceps de Kevin McCarthy au poste de président de la Chambre des représentants n’est pas de bon augure pour le processus législatif. Au Brésil, des émeutes pro-Bolsonaro évoquant le chaos observé devant le Congrès américain il y a deux ans montrent que la politique restera un thème d’investissement central cette année.

En zone euro, la baisse plus importante que prévu de l’inflation globale de décembre (à 9,2%) a permis à l’indice STOXX Europe 600 de gagner 4,6% la semaine dernière (en euros). Mais ce recul de l’inflation est largement dû à la chute des prix de l’énergie et l’inflation de base reste élevée.

Comme aux Etats-Unis, la croissance du PIB pourrait s’établir à -0,2% en 2023 dans la zone euro, alors que la Banque centrale européenne est susceptible de relever ses taux agressivement au cours des prochains mois. En Chine, le discours du Nouvel An du président Xi Jinping s’est concentré sur la réouverture post-covid et les mesures de relance, évoquant un nouvel assouplissement des réglementations strictes qui ont durement touché le secteur immobilier. Autre signe de la réouverture de la Chine, le groupe Ant a annoncé sa cotation prochaine – mais à un niveau nettement inférieur à sa valorisation initiale et sans Jack Ma, qui a cédé le contrôle de l’entreprise.

Le chemin de la réouverture sera semé d’embûches, mais la croissance du PIB chinois devrait s’accélérer cette année et nous sommes optimistes concernant le crédit asiatique.

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