Big Data: il n'y a pas que les GAFA

Edmond de Rothschild AM

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Les niveaux de valorisation des entreprises technologiques restent tendus. La création de valeur liée au Big Data dépasse ce seul secteur.

 
DES ENJEUX INCONTOURNABLES POUR TOUS LES SECTEURS

Victimes de prises de profits, les grandes valeurs technologiques ont été chahutées au cours des dernières semaines. La baisse continue des taux d’intérêt américains entre 2006 et 2016 a poussé les investisseurs à se tourner vers les valeurs de croissance pour trouver de la performance. Les valeurs technologiques, par leur promesse de disruption, ont alors été largement plébiscitées. L’abondance de liquidité issue des taux faibles a permis de financer cette croissance permettant l’auto-alimentation du phénomène. Les niveaux de valorisation restent actuellement tendus, voire sensiblement élevés dans certains cas. Les turbulences pourraient bien se poursuivre. Néanmoins, le Big Data ne se résume pas au GAFA. Les données représentent le nouvel or noir du XXIe siècle pour tous les secteurs d’activité, y compris les plus traditionnels.  

Il y a quelques années, le caractère stratégique de la donnée était encore largement sous-estimé par nombre d’acteurs économiques. Les progrès en matière de puissance de calcul, de machine learning et la connectivité croissante ont créé un eldorado aux applications innombrables. Le chemin emprunté par Google et Facebook il y a plus de dix ans est désormais foulé par des milliers de start-ups. Ils sont suivis de près par les acteurs les plus «agiles» dans les secteurs établis, allant de l’assurance à l’automobile. Des symboles forts comme le succès de l’intelligence artificielle de Google face au champion du monde de jeu de Go en titre, les progrès rapides de la reconnaissance faciale et vocale et des voitures réellement autonomes ont achevé de convaincre les plus sceptiques.

L’investissement dans le Big Data est aujourd’hui fondamental
pour une entreprise qui souhaite pérenniser son activité.

Toutes ces données ne représentent rien pour qui ne sait pas ou ne peut pas les analyser, ce qui était encore le cas il y a quelques années. Les entreprises qui savent utiliser ces données, quel que soit leur secteur d’activité, peuvent acquérir des avantages compétitifs grâce à la prise en compte d’un plus grand nombre de paramètres et donc à de meilleures décisions, au perfectionnement de l’existant (optimisation et réduction des coûts, gains de productivité, etc.) et à la création de nouveaux produits plus ciblés. L’investissement dans le Big Data est aujourd’hui fondamental pour une entreprise qui souhaite pérenniser son activité et, le cas échéant, révolutionner son modèle de développement.

Les premiers acteurs à s’être plongés dans cet océan de données sont évidemment les entreprises technologiques. Les grands acteurs à l’instar d’IBM, Cisco, ou encore Microsoft ont depuis plusieurs années massivement investi dans la construction de Datacenter et de solutions dédiées à l’analyse d’informations. Ils ont commencé à offrir de nouvelles solutions à des pans entiers de l’économie. Au-delà du secteur technologique, le traitement des données impacte également de nombreux secteurs d’activité plus traditionnels comme la banque et l’assurance, la maintenance industrielle, l’efficacité énergétique, le secteur automobile ou encore la santé.

CONSTRUIRE UN PORTEFEUILLE ÉQUILIBRÉ

Aujourd’hui, le Big Data s’impose selon nous comme un axe stratégique d’investissement. La thématique est plus forte et plus prégnante qu’elle ne l’a jamais été dans les esprits de tous les décideurs qui repensent leur activité à l’aune de ce nouveau paradigme. Le secteur de la technologie, et plus particulièrement les GAFA, est le mieux compris par les investisseurs qui se sont donc massivement positionnés sur ces valeurs. Concernant les fournisseurs d’infrastructures qui mettent les données à disposition et les data users, ces entreprises non technologiques qui ont recours à l’exploitation des données afin d’en tirer un avantage stratégique, leurs valorisations moyennes restent plus raisonnables. Selon nous, on retrouve plus aisément des opportunités d’investissement au sein de ces segments.

Une vision transversale permet de construire un portefeuille
qui n’est pas uniquement constitué de valeurs technologiques.

La puissance de la thématique, alliée à une stratégie d’investissement disciplinée, ancrée dans le réel, doit être à même selon nous de fournir un support d’investissement performant dans la durée. Edmond de Rothschild Fund Big Data, fonds thématique lancé en août 2015, permet aux investisseurs de s’exposer aux entreprises directement impactées par la révolution des données ou en capacité de transformer leur modèle d’activité. Le fonds affiche une performance de 42%1 depuis son lancement, surperformant l’indice MSCI World (NR) de près de 13%. En 2017, le fonds à affiche une performance de 10%.  

L’évaluation de la stratégie des entreprises sélectionnées se fait au travers du prisme du Big Data. La stratégie repose sur une double approche afin de bénéficier de la thématique. En premier lieu, une vision transversale permet de construire un portefeuille qui n’est pas uniquement constitué de valeurs technologiques. Par ailleurs, des entreprises ayant déjà transposé l’utilisation de ces données dans leur activité principale afin d’en tirer un avantage compétitif (data users) peuvent représenter jusqu’à 50% du portefeuille. Mais nous conservons aussi une approche pragmatique: nous nous efforçons de sélectionner avant tout des leaders de leur secteur respectif, qu’il soit technologique ou non.

Se montrer sélectif à travers l’analyse des valorisations, ou encore des produits et solutions proposés, constitue selon nous une démarche pertinente. La sélection de titres représente la principale source de valeur ajoutée.

1 Les performances et les volatilités passées ne présagent pas des performances et des volatilités futures qui ne sont pas constantes dans le temps et peuvent être indépendamment affectées par les cours. Les données de performance ne tiennent pas compte des commissions et frais perçus lors de l’émission et du rachat des parts. Source: Edmond de Rothschild Asset Management (France). Performance de la part A EUR du compartiment Edmond de Rothschild Fund Big Data du 31/08/2015 (date de création) au 31/10/2018. Performance de la part A-EUR: +41,95%, soit +11,68% annualisé. Performance de l’indice MSCI World: +29,18%, soit +8,41% annualisé.