Au-delà du bruit ambiant – Asset Allocation Insights de SYZ AM

Adrien Pichoud & Maurice Harari, SYZ

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Les développements sur les fronts du Brexit et de la guerre commerciale sino-américaine écartent les risques extrêmes.

Les rebondissements dans le dossier du Brexit d’une part et les négociations commerciales sino-américaines par Twitter interposées d’autre part sont devenues des éléments si réguliers de notre univers d’investissement qu’il est difficile de distinguer les évolutions significatives des faux-semblants et du bruit médiatique. Nous considérons que les événements intervenus en octobre se rangent dans la première catégorie et que deux menaces considérables à l’horizon des prochains mois sont maintenant écartées. 

Soyons clairs: nous ne sommes pas naïfs au point d’estimer que le chapitre du Brexit est désormais clos ou que la stabilité et l’harmonie politique vont régner à nouveau au Parlement britannique. Nous avançons seulement qu’une sortie sans accord le 31 octobre n’étant plus d’actualité et qu’un report ayant été convenu avec l’UE, le dossier du Brexit ne pose plus le risque systémique qu’il présentait auparavant. Avec la tenue prochaine d’élections législatives anticipées, le Brexit est désormais essentiellement un enjeu politique interne au Royaume-Uni qui continuera certes à faire couler beaucoup d’encre et aura des conséquences pour les perspectives à long terme de l’économie britannique, mais qui ne menace plus de rompre brutalement des relations commerciales historiques et les chaînes d’approvisionnement entre l’île et le continent. 

La rivalité entre les Etats-Unis et la Chine est susceptible de durer plus longtemps que le feuilleton du Brexit et, là encore, il serait imprudent d’estimer que la reprise des négociations constitue le «début de la fin» de la guerre commerciale. Il s’agit néanmoins d’une avancée importante qui, à tout le moins, inverse la spirale droits de douane/représailles de l’été dernier. Nul ne sait si ces négociations seront fructueuses, ni quelle sera leur portée et leur soutenabilité. Reste toutefois que l’administration américaine a déjà suspendu la hausse de certains droits de douane, que la Chine a accru ses importations de produits agricoles américains et que les deux parties ont désormais convenu d’avancer pas à pas au lieu de tenter de résoudre en une seule fois l’ensemble de leurs différends. La situation est donc objectivement plus favorable qu’elle ne l’était début septembre. 

En attendant, l’environnement économique mondial a peu évolué: la consommation des ménages et le secteur des services assurent une croissance du PIB certes faible, mais positive, tandis que l’activité industrielle continue de ralentir. Les risques continueront de pencher du côté négatif en l’absence de reprise du secteur industriel. Cependant, le simple fait que les risques extrêmes associés au scénario d’un Brexit sans accord et à l’escalade de la guerre commerciale ont considérablement diminué justifie une approche plus constructive à l’égard des actifs risqués d’ici la fin de l’année. En particulier dans un contexte où les banques centrales maintiennent voire accentuent leurs politiques monétaires accommodantes et soutiennent la valeur relative des marchés actions.

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