Au-delà des sueurs froides liées aux échanges commerciaux

Nadège Dufossé, Candriam

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Deux puissantes forces permettent une opinion à long terme teintée d’un léger optimisme: le tour pris par le mini-cycle actuel et le soutien de la politique monétaire.

Il aura fallu moins de 240 caractères lors d’un dimanche après-midi du début du mois de mai pour relancer le conflit commercial entre les deux plus grandes puissances économiques. Si la guerre commerciale représentait un risque relativement éloigné il y a de cela quelques semaines, des voix agressives au sein de l’administration Trump semblent avides d’imposer des droits de douane punitifs sur le secteur automobile européen d’ici novembre. La bonne nouvelle, c’est que les banques centrales menées par la Banque du Peuple chinois et la Réserve fédérale américaine continueront d’avoir une orientation accommodante, atténuant la tension liée aux échanges commerciaux ressentie par les marchés financiers.

La volatilité restera étroitement liée à l’actualité géopolitique
jusqu’au sommet du G20 à Osaka fin juin.

Au cours de ce printemps, nous avons déjà réduit notre exposition tactique aux actions, dans la mesure où les marchés avaient signé une forte reprise après la chute du quatrième trimestre 2018. Candriam était ainsi positionné pour tirer parti d’une consolidation des marchés actions – il est encore trop tôt pour déterminer si l’épisode actuel s’apparente à une consolidation ou à une correction plus sévère. A l’évidence, nous nous attendons à ce que la volatilité reste étroitement liée à l’actualité géopolitique jusqu’au sommet du G20 à Osaka les 28 et 29 juin prochains, tout en relevant deux puissantes forces qui expliquent notre opinion à long terme teintée d’un léger optimisme: le tour pris par le mini-cycle actuel et le soutien de la politique monétaire.

Le cycle actuel est porté par la Chine
depuis le désendettement de 2017, suivi de la zone euro.

Depuis le début de l’année, le plan de relance budgétaire, monétaire et du crédit initié par les autorités chinoises en 2018 ont une incidence grandissante. L’économie chinoise a atteint un creux au début de 2019 et tout nouvel affaiblissement devrait être accompagné de mesures accommodantes supplémentaires. Comme l’illustrent les indicateurs avancés de l’OCDE, le cycle actuel est porté par la Chine depuis le désendettement de 2017, suivi de la zone euro. En ce qui concerne cette dernière, l’escalade la plus récente dans le différend commercial accroît une nouvelle fois l’incertitude concernant les exportations manufacturières, en particulier en Allemagne. Mais les risques de récession semblent écartés car la demande interne reste solide, comme en témoignent les données du PIB pour le premier trimestre. Les Etats-Unis, qui traditionnellement pilotent le cycle économique à l’échelon mondial, ont poussé quelque peu leur cycle intérieur grâce au plan de relance budgétaire entré en vigueur en 2018. Il n’est donc pas étonnant que l’atterrissage et la reprise devraient arriver ici à un stade ultérieur. 

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